The Cerrado is a savannah region internationally recognized for its role as collector and distributor of water. In its territory there are countless water sources that supply eight of the twelve hydrographic basins of Brazil Basin of Tocantins, São Francisco, Parnaíba, Western North-East Atlantic, Eastern Atlantic, Paraná, Paraguai and the gigantic Prata basin (which is located in the territory of Argentina, Bolivia, Uruguay and Paraguay). Although precious, the Cerrado water cycle is threatened. The expansion of cities, the massive development of hydroelectric power stations and the intensification of agribusiness are already identified causes.
Situé au sud-est de l’Amazonie, le Cerrado est un macro-écosystème recelant une immense biodiversité. Cependant, déforestation, sécheresses, inondations, pollution des cours d’eau, tarissement des sources sont des réalités fréquentes.
Le cycle hydraulique du Cerrado
Une saison humide abondante…
Cette savane comprend une saison sèche et une saison humide. Durant la saison humide qui s’étend de novembre à avril, de violentes pluies s’abattent sur les sols. C’est la mousson brésilienne. Les espaces naturels, qui accueillent une variété de plantes typiques aux racines profondes, retiennent l’eau et permettent son infiltration dans les sols. Les nappes phréatiques se remplissent abondamment. La couverture arborée, les sols et les roches du Cerrado favorisent la filtration de l’eau sur de nombreuses années. Sur ces terres en basse altitude, des eaux pures et potables jaillissent de la terre. Les cascades font d’ailleurs partie du paysage. À l’échelle du pays, le Cerrado fournit et répartit les eaux.
… et une rude saison sèche
A contrario, la saison sèche qui dure de mai à octobre, est particulièrement aride. Dans certaines régions, il peut ne pas pleuvoir durant plus de cinq mois consécutifs. Brulée par le soleil et desséchée par le vent, la végétation revêt des couleurs ocre. Les feux de forêts guettent. Pourtant, certaines nappes phréatiques continuent à libérer de l’eau en continu, couvrant normalement les besoins en eau de la biodiversité et des hommes.
**Monocultures et désertification
L’agriculture extensive nécessite un déboisement massif pour acquérir de nouvelles terres cultivables. Actuellement, le taux de déforestation du Cerrado est plus rapide que celui de l’Amazonie. Or, ce sont justement les arbres aux racines profondes, la diversité végétale et un sol vivant qui permettent la pénétration des eaux dans la terre. Au Brésil, l’agro-business cultive des organismes génétiquement modifiés dont les principales espèces sont le soja, le maïs, le coton et les haricots. Ce type d’agriculture s’effectue en monocultures sur des centaines d’hectares où il y a une seule variété de plante. Sans biodiversité, les eaux éprouvent dès lors des difficultés à s’infiltrer jusqu’aux nappes phréatiques. À long terme, un phénomène d’érosion se produit. Les eaux lavent les sols en superficie et emportent avec elles alluvions, microparticules et minéraux qui ruissellent directement dans les rivières. Outre le fait de créer d’intenses crues, ce phénomène peut rendre les eaux boueuses et non potables. Après la récolte, lors de la saison sèche, les territoires des anciennes monocultures sont directement exposés aux puissants rayons solaires. La température augmente. Les sols se dessèchent, se morcellent et créent de véritables déserts au sein du Cerrado.**Pollution des eaux
L’État brésilien tolère l’utilisation de puissants pesticides et engrais chimiques, dont certains sont, par ailleurs, interdits sur le territoire de l’Union Européenne. L’agro-business s’en frotte les mains. Ces produits sont pulvérisés – parfois par avion – sur les gigantesques monocultures. Inévitablement, l’eau provenant des pluies ou de l’irrigation entre en contact avec ces substances chimiques. Selon EMBRAPA, l’Entreprise Brésilienne de Recherche Agricole, la plus grande source de pollution de l’eau en milieu rural provient des nitrates et du phosphore. Or ces éléments sont issus principalement des engrais chimiques utilisés par l’agro-business. La présence excessive de nitrates et de phosphate dans l’eau contribue à la prolifération exagérée d’algues. En consommant l’espace, la lumière et l’oxygène disponibles, ces algues détériorent progressivement des écosystèmes aquatiques complexes.**Élevage et compactage des sols
Rossini Ferreira, expert hydraulique de l’Agence Nationale de l’Eau au Brésil (ANA), attire l’attention sur les conséquences de l’élevage intensif sur l’eau. Les pâtures occupent plus de 55% des zones déboisées du Cerrado. Il explique que les bovins piétinent naturellement le sol, ce qui le rend progressivement compact et imperméable. Ce processus induit des perturbations similaires aux monocultures. L’eau éprouve des difficultés à percer les sols, condamnée à rester en superficie, son écoulement lave et érode les terrains. Si l’eau de la saison humide ne s’introduit plus correctement jusqu’aux nappes phréatiques; la saison sèche sera encore plus rude. Des sources d’eau se tarissent. La capitale Brasilia, nichée au cœur du Cerrado, souffre durant les mois d’août et de septembre de taux d’humidité extrêmement bas.
Le biome Cerrado (en rouge) fournit et répartit les eaux sur huit des douze bassins hydrographique du Brésil
Carte: Leovigildo Santos
Le cycle des eaux est profondément lié aux agissements de l’homme sur les forêts et les savanes du Cerrado. La végétation protège les sources et les nappes phréatiques; sans elle la savane se transforme peu à peu en désert. L’abondance en eau de qualité du Cerrado se trouve menacée. L’eau, réelle richesse brésilienne est, dans un monde en interrelation, un patrimoine de l’humanité à conserver.



