En juin 2011, Ollanta Humala, candidat du parti Gana Peru, devançait sa rivale Keiko Fujimori dans la course à la présidentielle péruvienne. Il triomphait au terme d’une campagne qui l’avait vu séduire une large frange de la population pauvre et rurale par la promesse de mettre en œuvre un programme social innovateur au service de tous les Péruviens. C’est dire si l’espoir qu’il avait suscité était important !
Avec une croissance avoisinant les 7% du PIB par an, le Pérou tire ses principaux revenus des investissements dans le secteur extractif, surtout minier. En 2011, les exportations minières ont atteint le chiffre record de 27 milliards de dollars, soit 59% des exportations du pays. Le Pérou est véritablement colonisé par des multinationales venues du monde entier, qui en ont fait leur nouvel eldorado. En témoignent les quelque 20 % du sous-sol national qui leur ont été vendus par l’Etat. Sans pour autant amener des possibilités d’emplois pour les autochtones, l’activité extractive provoque une pollution des sols et des eaux nuisible à la vie de la population. Les impacts sur la santé ainsi que sur la cohésion sociale sont désastreux. De plus, le pays peine à redistribuer équitablement les bénéfices engendrés par cette exploitation à grande échelle. Malgré un discours en faveur de la défense des droits sociaux et environnementaux des populations affectées, le nouveau président est partagé. Il a en effet besoin de ces revenus afin de financer les réformes sociales. Ne disposant pas de la majorité au Congrès, Humala gouverne avec une coalition hétéroclite qui rassemble toutes les tendances de l’échiquier politique péruvien. La recherche du consensus est donc constante ce qui le pousse à adopter une posture faible, déclarant que son but n’est pas de détruire le modèle économique, mais bien de le rendre plus juste et assurer une meilleure répartition des profits entre tous les Péruviens.Attachments
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↑1 | Le caractère « critique » signifie que l’UE est exposée à un risque accru de pénurie d’approvisionnement et exerce un impact plus important sur l’économie que la plupart des autres matières premières. Le risque élevé de pénurie d’approvisionnement s’explique principalement par le fait qu’une part importante de la production mondiale provient essentiellement d’une poignée de pays. Très souvent, cette concentration de la production est d’autant plus problématique qu’elle va de pair avec une faible substituabilité (le minerai ne peut être remplacé par d’autres composants) et des taux de recyclage bas. |
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↑2 | « Initiative «matières premières» — répondre a nos besoins fondamentaux pour assurer la croissance et créer des emplois en Europe », Com(2008) 699 final 2 du 6.05.2010 ; « Relever les défis posés par les marchés des produits de base et les matières premières », Com(2011) 25 du 2.02.2011 |
↑3 | Le premier de ces accords de libre-échange de nouvelle génération a été signé le 6 octobre 2010. Deux autres accords sont en négociation avec l’Inde et le Canada. |
↑4 | Article 208 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne ; Consensus européen pour le développement du 20.12.2005 ; Traité de Lisbonne ; Communication européenne sur « La cohérence des politiques pour le développement – établissement du cadre politique pour une approche «de toute l’Union» », Com(2009) 458 du 15.09.2009 ; Conclusion du Conseil européen du 18.11.2009. |
↑5 | CooperAcción, « Principales inversionistas europeos en el Perú », 2010 (sources: MEM, BCRP, CONASEV, EMPRESAS). |
↑6 | Depuis 1990, on dénombre près de 300 cas de poursuites d’Etats par des entreprises, souvent suivies de condamnations financières outrancières. Ainsi, pour un seul cas perdu devant une cour d’arbitrage, l’Argentine fut condamnée à verser 912 millions de dollars, l’Equateur 698,6 millions de dollars, 1 milliard de dollars. Aujourd’hui, le montant réclamé à un Etat pour un seul cas peut s’élever à 19 milliards de dollars |
↑7 | Voir aussi «Vers une politique européenne globale en matière d’investissements internationaux», COM(2010) 343 du 7.7.2010. |