Les volontaires de Justice et Paix agissent pour un autre monde

En tant que citoyen, nous nous sentons parfois démunis devant les conflits qui ravagent les Pays du Sud et face aux inégalités socio-économiques dans nos régions. Nous voulons agir pour changer le monde : passer d’un système de compétition à un système de coopération, dans une perspective de construction de la paix et de respect des droits humains. La tâche parait bien grande ! Comment faire, ici en Belgique ? Le volontariat au sein des associations d’éducation permanente permet-il de contribuer à l’édification d’un « autre monde » ?

Le rôle déterminant du volontariat en démocratie… En Belgique, le nombre de personnes impliquées dans des activités volontaires oscille entre 1 million et 1,4 million, ce qui représente de 10 à 14 % de la population belge [1]« Le volontariat en Wallonie et à Bruxelles », publié par le Service général de la Jeunesse et de l’éducation permanente.. Une belle preuve que les Belges n’attendent pas d’aller aux urnes pour soutenir des projets qui leur tiennent à cœur, dans des domaines variés : culturel, sportif, social, humanitaire,… Parmi les structures qui permettent aux personnes de s’investir comme volontaire, on trouve notamment les associations d’éducation permanente, telle justice et Paix. Les objectifs de l’éducation permanente sont multiples. Il s’agit d’une part de partager les savoirs et les expériences entre citoyens afin de développer ensemble un regard critique sur les réalités de la société. D’autre part, ces mêmes citoyens sont accompagnés dans la mise en place d’actions de participation à la vie sociale, économique, culturelle et politique. Aussi, le volontariat dans des associations d’éducation permanente est un moyen important de stimuler notre démocratie. C’est entre autres au sein de telles associations que les citoyens font naître, expérimentent et diffusent de nouvelles façons d’apprendre et d’agir. Chez Justice et Paix, les progrès de société escomptés concernent non seulement la solidarité internationale dans la défense des droits humains mais aussi la lutte pour plus de justice sociale ici en Belgique. …et dans notre association Le volontariat est au cœur du projet de l’éducation permanente chez Justice et Paix. La réalisation de la mission de Justice et Paix dépend de la synergie entre permanents et volontaires. Si la coordination des projets revient aux permanents, les responsabilités sont partagées entre tous les membres de nos groupes. En effet, Justice et Paix s’appuie avant tout sur les réalités vécues par les volontaires membres de nos groupes et par les acteurs de terrain. Leur expérience est prise comme un point de départ pour construire un projet commun de transformation des mentalités, d’action et de créativité indispensables à la promotion de la paix telle que nous l’envisageons. Aussi, nos méthodes de travail sont participatives, elles s’appuient sur le travail des groupes de volontaires. Nous suivons un processus selon le « Voir-juger-Agir », méthode mise en place par l’abbé Joseph Cardijn, l’un des principaux acteurs de l’engagement social de L’Église catholique. Les volontaires, de qui s’agit-il ? Les profils que l’on retrouve le plus souvent dans les associations sont les pensionnés ou prépensionnés, les chômeurs ou inactifs, les étudiants et les chercheurs d’emploi [2]idem. 98 volontaires s’engagent chez Justice et Paix. Organisme créé par l’Eglise catholique pour promouvoir la justice et la paix, on y trouve donc de nombreux chrétiens engagés pour la justice sociale. Association d’éducation permanente et ONG d’éducation au développement, Justice et Paix attire également des personnes de tous les horizons, de toutes les convictions philosophiques. Pourquoi devient-on volontaire ? Les personnes s’engagent comme volontaire dans une association pour de multiples raisons : selon des motivations idéologiques, altruistes, affectives ou encore instrumentales. Ils s’investissent donc pour défendre des valeurs et des idées, pour aider les autres, pour se faire des amis ou acquérir de nouvelles compétences. Ils éprouvent généralement le besoin de se sentir utiles[3]idem. Au niveau des motivations idéologiques et altruistes, les volontaires s’engagent chez Justice et Paix pour soutenir un modèle de société basé sur la coopération, dans lequel l’être humain est au centre des préoccupations politiques et économiques. Ils veulent construire avec d’autres un monde solidaire, empreint de justice et de moins de violence, au Nord, comme au Sud de la planète. Au sein des groupes de travail, composés de volontaires, ils rencontrent d’autres personnes avec qui échanger des connaissances et leur vécu sur ces thématiques, et ainsi accroître leur réseau d’amis. Enfin, les volontaires investis dans les associations d’éducation permanente sont à la fois co-constructeurs, bénéficiaires et personnes-relais des réflexions et actions. Ils ont ainsi de nombreuses occasions de développer des aptitudes au débat, à la rédaction ou à l’organisation événements. Concrètement, comment s’impliquent-ils ? Chez justice et Paix, les volontaires s’engagent par le biais de la sensibilisation de leurs concitoyens (médias, pouvoirs politiques, communes, enseignants). Intéressés par la rencontre d’experts, ils sont prêts également à lire des articles ou des livres et à en débattre. Ils écrivent des articles ou des dossiers plus fouillés à diffuser avec le soutien de l’association. Ce sont des personnes qui ont l’envie d’organiser des événements avec l’association, comme des rencontres publiques ou des ciné-débats. Certains s’investissent aussi dans l’appui au secrétariat ou dans nos instances institutionnelles (assemblée générale et conseil d’administration). Plusieurs groupes se réunissent à Bruxelles. Le Groupe ÉthÉcoPol travaille sur l’éthique par rapport à l’économie mondiale. Le Groupe Afrique centrale s’intéresse à la situation en Afrique centrale grâce à des rencontres avec des acteurs associatifs, politiques ou académiques. Le GroupAl sensibilise aux conflits en Amérique latine liés aux ressources naturelles. Le Café Littéraire se rassemble autour de romans centrés sur une thématique de Justice et Paix. Et enfin, le comité de rédaction de notre revue trimestrielle, le Pour Parler de Paix, rédige des articles sur les conflits internationaux. D’autres groupes se rassemblent en Wallonie, ce sont les commissions régionales de Justice et Paix, elles sensibilisent leurs membres et leur diocèse à diverses thématiques. À Wavre, la commission sensibilise aux conflits et à la démocratie en RD Congo. La commission de Liège travaille à l’affectation des biens d’Église non utilisés au logement social, elle réfléchit à des thématiques Nord-Sud et rédige des articles de sensibilisation à la justice sociale. À Namur, la commission sensibilise à la problématique de la précarité, à l’accueil des étrangers et à la situation en Afrique centrale. Quel est l’impact de l’action des volontaires de Justice et Paix ? Les positionnements politiques, les articles et dossiers, les outils pédagogiques et les événements produits par la synergie entre les groupes de volontaires et les permanents de l’association touchent de nombreuses personnes. En effet, on retrouve nos articles sur de multiples sites internet, dans la presse généraliste, associative ou catholique (La Libre, Le Soir, Demain le monde, La Revue Nouvelle, Église de Liège, Journal Dimanche). De plus en plus de personnes s’abonnent à notre revue, à la newsletter, visitent le site web. Les événements publics attirent de nombreuses personnes, par exemple au Salon Valériane, à RivEspérance, ou lors de rencontres-débats à Liège, Namur et Wavre. Les écoles secondaires et le degré supérieur utilisent les outils pédagogiques. Les partis politiques réagissent à notre plaidoyer, tant sur les questions internationales que locales. S’il est difficile d’évaluer l’impact concret de la promotion des droits humains, force est de constater que de plus en plus de citoyens y sont attentifs, et le travail de Justice et Paix et de ses volontaires y contribue. Amandine Kech Chargée de projets à Justice et Paix

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1 « Le volontariat en Wallonie et à Bruxelles », publié par le Service général de la Jeunesse et de l’éducation permanente.
2 idem
3 idem
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