Quels exemples de luttes progressistes peuvent encore nourrir l’imaginaire ? Tentons de cerner la spécificité de deux sources d’inspiration : la voie altermondialiste et universelle d’une part ; la voie zapatiste et locale d’autre part.
Différents mouvements d’opposition aux accords commerciaux transatlantiques ont émaillé l’année 2016 d’actions, parfois spectaculaires, en rassemblant des personnes issues de tous bords. A travers la dernière étude 2016 de la Commission Justice et Paix, nous avions montré que des agriculteurs, des étudiants, des patrons de PME, des ONG ou des organisations syndicales, entre autres, se sont dressés face aux dangers que font peser le TTIP et le CETA sur la démocratie, les droits sociaux, l’environnement et l’économie locale. A l’heure où le parlement européen vient d’approuver le CETA, le 13 février dernier, quelle suite donner à ce mouvement qui a pu fédérer à travers des grandes coalitions et une grande créativité ? Nous sommes convaincus que de ce terreau d’expériences partagées doit pouvoir germer une lutte pour un ou plusieurs projets de société alternatifs aux politiques néolibérales. Il importe d’associer à un discours de contestation contre ces traités, l’affirmation ou la réalisation de projets positifs. Si plus grand monde ne croit en l’illusion d’un grand soir révolutionnaire qui ferait basculer le monde, quelles perspectives progressistes et réalistes peuvent encore nourrir notre imaginaire et nous guider ? A la lumière de ce que nous apprennent des exemples de luttes contemporaines de ces 25 dernières années, deux sources d’inspiration aux approches différentes s’offrent aux citoyens : la voie altermondialiste, universelle et centripète d’une part ; la voie zapatiste, locale et centrifuge d’autre part. Tentons de cerner la spécificité de ces approches.- Jérôme Baschet, Adieux au capitalisme. Autonomie, société du bien vivre et multiplicité des mondes, Paris, La Découverte, 2014.
- Bernard Duterme, Les Zapatistes, une rébellion qui dure, conférence à l’ULB, le 28 janvier 2016.
- Theotonio Dos Santos, Les mouvements sociaux latino-américains : de la résistance à l’offensive ?, dans Mouvements et pouvoirs de gauche en Amérique latine, Etude Alternatives Sud, Éditions Syllepse, 2005.
- Hernán Ouviña, Les nouvelles radicalités politiques en Amérique latine : zapatistes, piqueteros et sans-terre, dans Mouvements et pouvoirs de gauche en Amérique latine, Etude Alternatives Sud, Éditions Syllepse, 2005.
- Ouvrage collectif, Hommes de maïs, cœurs de braise. Cultures indiennes en rébellion au Mexique, Montreuil, L’insomniaque, 2002.
- Valéry Witsel, Les nouvelles luttes citoyennes. Mise en perspective à travers le TTIP, Étude de la Commission Justice et Paix, 2016.
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Notes[+]
↑1 | La Déclaration de Namur lancée à l’initiative de Paul Magnette, Président du Parlement wallon fut signée en 2016 par des intellectuels de renom tels que les philosophes Philippe Van Parijs, Thomas Piketty ou Philippe Maystadt. |
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↑2 | Jérôme Baschet, Adieux au capitalisme. Autonomie, société du bien vivre et multiplicité des mondes, Paris, La Découverte, 2014. |
↑3 | Bernard Duterme, Les Zapatistes, une rébellion qui dure, conférence à l’ULB, le 28 janvier 2016. |