La confiance en la démocratie s’érode peu à peu dans les sociétés occidentales. Ce constat doit être une invitation à expérimenter d’autres modèles de démocratie pour redonner davantage de place à la participation citoyenne !
Les dernières élections présidentielles américaines et françaises ont confirmé la tendance de ses dernières années : la confiance en la démocratie s’érode peu à peu dans les sociétés occidentales. Tout d’abord, des deux côtés de l’Atlantique, les taux de participation ont été exceptionnellement bas Seulement 53 pourcents des électeurs se sont déplacés vers les urnes aux Etats-Unis tandis qu’en France, l’abstention pour le second tour des présidentielles a été estimée à 25.3 pourcents, score historique depuis 1969., ce qui s’est traduit par un rejet ou un désintérêt d’une partie importante de la population. Par ailleurs, les deux grands vainqueurs, aux visions de la société certes très différentes, ont comme point commun d’avoir bâti une partie de leur succès sur base d’une condamnation de la classe politique traditionnelle de la part des citoyens. Ainsi, l’ascension de Donald Trump s’est clairement construite autour d’un discours « anti-système » incarné par Hilary Clinton. Quant à Emmanuel Macron, il a su exploiter la brèche ouverte par la déroute du parti des Républicains et l’effondrement du parti socialiste pour se frayer une place jusqu’à la plus haute fonction de son pays. Pour Evelyne Pieiller, journaliste au Monde diplomatique, Une bonne partie du peuple ne se reconnait plus dans ses représentants habituels, et se choisit des outsiders, dont certains paraissent dangereusement antidémocrates [1]Evelyne PIEILLER, Pathologie de la démocratie, dans le Monde diplomatique, juin 2017.. Ce plébiscite en faveur de figures « providentielles » qui promettent de faire table-rase du passé est à la mesure d’un certain ras-le-bol et de l’espoir en un changement profond.- Véronique KLECK, Entretien de Leda GUIDI, Vers une démocratie continue, 24 avril 2007. http://grit-transversales.org/dossier_article.php3?id_article=175
- Axel LECLERQ, Marinaleda : démocratie directe, 0 chômage et 0 misère, 10 août 2015. http://positivr.fr/marinaleda-espagne-village-utopie/
- Bernard MANIN, Principes du gouvernement représentatif, Flammarion, 1995.
- Evelyne PIEILLER, Pathologie de la démocratie, dans le Monde diplomatique, juin 2017.
- Yves SINTOMER, Petite histoire de l’expérimentation démocratique, Éditions La Découverte, 2011.
- Pierre-Etienne VANDAMME, La route démocratique vers la justice, thèse pour l’année académique 2016-2017, Louvain-la-Neuve.
- David VANREYBROUCK, Contre les élections, Babel, 2013.
- Valéry WITSEL, Les nouvelles luttes citoyennes. Mise en perspective à travers le TTIP, Etude Justice et Paix 2016.
- www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/05/07/
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Notes[+]
↑1 | Evelyne PIEILLER, Pathologie de la démocratie, dans le Monde diplomatique, juin 2017. |
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↑2 | Cette célèbre formule est attribuée à l’anti-esclavagiste et ex-président des États-Unis, Abraham Lincoln, au XIXème siècle. |
↑3 | Pierre-Etienne VANDAMME, La route démocratique vers la justice, thèse pour l’année académique 2016-2017, Louvain-la-Neuve. |
↑4 | Valéry WITSEL, Les nouvelles luttes citoyennes. Mise en perspective à travers le TTIP, Etude Justice et Paix 2016, p.21. |
↑5 | Yves SINTOMER, Petite histoire de l’expérimentation démocratique, Éditions La Découverte, 2011. |
↑6 | Axel LECLERQ, Marinaleda : démocratie directe, 0 chômage et 0 misère, 10 août 2015. |
↑7 | Véronique KLECK, Entretien de Leda GUIDI, Vers une démocratie continue, 24 avril 2007. |