Burundi, a difficult reconciliation in a tense security climate

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“Vice president of the Observatory for the fight against corruption and economic embezzlement (OLUCOME] almost three years ago. Under these conditions, it is indeed difficult to think of the establishment of a transparent and honest TRC. C This is why the Justice and P Commission…”

Between the last two elections of 2005 and 2010, the Burundian population nourished the hope of peace finally found. Indeed, since 2005, ethnic conflicts were being overcome; many of those who had fled the country abroad had returned to their homeland; governing bodies enjoyed increased trust from citizens; a democracy based on the multiparty system was taking root; political parties of all stripes were more recognized; and freedom of expression was becoming more and more respected. In short, the country was on the right track, the path to reconstruction and reconciliation.

Hope of peace finally found… Between the last two elections of 2005 and 2010, the Burundian population nourished the hope of peace finally found. Indeed, since 2005, ethnic conflicts were being overcome; many of those who had fled the country abroad had returned to their homeland; governing bodies enjoyed increased trust from citizens; a democracy based on the multiparty system was taking root; political parties of all stripes were more recognized; and freedom of expression was becoming more and more respected. In short, the country was on the right track, the path to reconstruction and reconciliation. …Mais depuis les élections de 2010 la situation se dégrade Après la première étape du processus électoral de 2010 (scrutin communal), la grande majorité des partis politiques de l’opposition s’est retirée de la course, arguant que les élections étaient caractérisées par des fraudes massives. Dès lors, ils ont poussé leurs partisans à boycotter les prochains scrutins (présidentielle, législative, sénatoriale, collinaire), ouvrant ainsi la voie du pouvoir au Conseil national pour la défense de la démocratie – Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD). Depuis, le CNDD-FDD domine très largement le paysage politique burundais et les tensions avec les exilés politiques ont repris. Plusieurs assassinats politiques ont eu lieu, le plus macabre étant le massacre en septembre 2011 de 39 personnes dans un bar de Gatumba, à environ 15 km à l’ouest de la capitale, près de la frontière congolaise. Aucun groupe n’a revendiqué ce massacre mais le gouvernement affirme que les FNL (Forces nationales de libération), principal parti d’opposition, en serait le commanditaire. De leur côté, les opposants accusent le gouvernement d’avoir orchestré ce massacre pour justifier un durcissement des relations avec l’opposition. Il faut également citer l’arrestation le 11 janvier 2012, sur ordre du gouvernement burundais, de l’opposant Alexis Sinduhije lors de son arrivée à Dar-es-salaam en Tanzanie. Il a été relâché deux semaines plus tard et expulsé vers Kampala, soupçonné par le gouvernement de préparer une rébellion armée suite à son retrait du processus électoral en 2010. Enfin, citons le dernier rapport des experts des Nations-Unies sur la République démocratique du Congo (RDC) qui affirme que les FNL, menées par Agathon Rwasa, organisent également une rébellion [[2/12/2011, ‘REPORTS OF THE GROUP OF EXPERTS SUBMITTED THROUGH THE SECURITY COUNCIL COMMITTEE ESTABLISHED PURSUANT TO RESOLUTION 1533 (2004) CONCERNING THE DEMOCRATIC REPUBLIC OF THE CONGO’ Final report of the group of experts on DRC submitted in accordance with paragraph 5 of security Council Resolution 1952, New York]]. Cependant, M. Rwasa, dans sa correspondance avec le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, a promptement démenti ces affirmations [[Décembre 2011, Agathon Rwasa, Démenti du rapport des experts onusiens du 2/12/2012 http://www.arib.info/Rwasa-dement-rapport-expets-ONU-02122011.pdf]]. Outre ces faits marquants, notons que plusieurs défenseurs des droits de l’Homme et journalistes sont fréquemment arrêtés pour interrogatoire et parfois même mis en prison. Le cas le plus récent est l’arrestation le 7 février 2012 du défenseur des droits humains Faustin Ndikumana, président de Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités (PARCEM), emprisonné pour avoir suggéré que le ministère de la justice était entaché de corruption. La situation politico-sécuritaire s’est donc largement dégradée au Burundi depuis les élections de 2010. Désormais, le doute plane sur l’avenir du pays. Tandis que la population refuse de s’exprimer sur un passé douloureux, de peur de se faire arrêter, elle craint de replonger dans une nouvelle guerre. En effet, le langage des politiciens qui, d’une part poussent à la violence et, d’autre part chantent la victoire avant la guerre, sème la peur au sein de la population. Visiblement, les chances de voir les dirigeants actuels et les leaders d’opposition, pour la plupart en exil, s’asseoir autour d’une même table se sont amenuisées. La difficile mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation Face à cette situation, des voix s’élèvent quotidiennement pour inviter les principaux politiciens burundais à tirer des leçons du passé et à penser à une sortie de crise pacifique. Depuis la signature des accords d’Arusha en 2000, il est prévu de mettre en place une commission pour la Vérité et la Réconciliation (CVR) qui doit permettre une réconciliation entre tous les anciens belligérants de la société burundaise. Depuis les dernières élections, plusieurs organisations de la société civile burundaise ainsi que la communauté internationale demandent donc au gouvernement nouvellement élu d’en faire une priorité. Le gouvernement y est favorable mais le principal désaccord ralentissant sa mise en place vient de la composition de la commission. La société civile burundaise, soutenue par la communauté internationale, souhaiterait une commission mixte, c’est-à-dire avec des étrangers, ce qui selon elle pourrait participer à garantir une certaine neutralité. Le gouvernement est toujours resté opposé à cette proposition. Le comité technique chargé de la mise en place de la commission a sorti son rapport en octobre 2011 et « précise que bien que les commissaires soient tous de nationalité burundaise, ils bénéficieront du soutien d’un Conseil de hautes personnalités internationales » [[Octobre 2011, Rapport du Comité Technique chargé de la préparation de la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle, Bujumbura http://www.arib.info/Burundi-CVR-ComissionTechnique-RAPPORT-FINAL.pdf ]]. Plus globalement, ce rapport donne des recommandations au gouvernement et au parlement au sujet de la composition, des critères de sélection et du mode de désignation des membres de la CVR. La mission de la CVR sera de mener des enquêtes sur les violations des droits de l’Homme commises depuis l’indépendance en 1962 jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit d’abord de qualifier les actes commis, puis de publier une liste des victimes et des auteurs présumés, mais aussi une liste des victimes qui ont accordé le pardon. Enfin, après tout ce processus, un programme national de réconciliation et une réécriture de l’Histoire du pays est prévue grâce, entre autres, aux apports de la CVR. Mais vu la situation sécuritaire du pays, c’est une mission aujourd’hui très délicate. En effet, les assassinats politiques se multiplient et quelques anciens combattants ne sont pas encore désarmés, toujours prêts à retourner au front à la première escarmouche. Le Burundi se retrouve donc dans une situation paradoxale. D’une part, le gouvernement, poussé par la communauté internationale, souhaite mettre en place une CVR au plus vite pour panser les plaies du passé. Mais d’autre part, le désaccord autour de la composition du comité technique et surtout la situation politico-sécuritaire qui s’est beaucoup dégradée depuis les élections de 2010, plongent la population dans la peur et empêchent toute parole libre, ce qui est une condition sine qua non avant la mise en place d’une CVR. Les évêques catholiques appellent le peuple burundais à éviter la guerre Après avoir analysé la situation que traverse le pays, les évêques catholiques du Burundi ont sorti une déclaration le 8 décembre 2011 conviant les politiciens burundais et l’ensemble de la population à agir pour la paix. Assumant un rôle de médiateur, les évêques ont invité la population « à refuser avec force la guerre et tout ce qui pourrait nous y entraîner ». Ils demandent également au gouvernement de reconnaître la légitimité de l’opposition, recommandant l’organisation immédiate d’un vrai dialogue, au sein d’une structure de consensus accordant la parole aux politiciens de tous bords. Cette déclaration, quoique trop tardive pour certains, a mis au clair les sentiments les plus profonds de la population. Ce message a été relayé dans les églises et les médias burundais. Des commentaires venus de toutes parts, sont le signe que le message était réellement attendu. Le gouvernement a tenu à assurer que tout sera fait pour garantir la sécurité de chaque citoyen, afin de punir les auteurs de crimes perpétrés hier ou aujourd’hui. Quant aux leaders politiques qui se trouvent à l’étranger, « le gouvernement leur demande de répondre positivement au message que viennent de leur lancer les évêques catholiques du Burundi, et de rentrer pour rejoindre leurs compatriotes. Pour sa part, le gouvernement promet de garantir leur sécurité » [[12/12/2011, Le Secrétaire Général du Gouvernement et Porte parole du Gouvernement Communiqué du Gouvernement, Bujumbura http://www.burundi-gov.bi/COMMUNIQUE-DU-GOUVERNEMENT-DU-12]]. Toutefois, les opposants exilés affirment que les conditions optimales pour pouvoir regagner le pays ne sont pas encore réunies. La récente arrestation d’Alexis Sinduhije démontre que le gouvernement n’est pas encore vraiment prêt au dialogue. Éviter la violence tout en restaurant la justice Bien que différents observateurs nationaux et internationaux aient affirmé que les élections de 2010 se sont plus ou moins bien déroulées, le retrait de l’opposition et la tentation de celle-ci de prendre les armes plongent de nouveau le pays dans une période incertaine. Cela est d’autant plus dramatique que le pays se dirigeait vers un processus de réconciliation et jouissait d’une crédibilité accrue dans la sous-région des Grands Lacs, en raison de sa relative maturité démocratique acquise entre 2005 et 2010. Cependant, la sous-région est en constante perturbation et elle offre ainsi un terrain favorable pour organiser un mouvement armé. Il faut donc poursuivre les efforts de paix et s’inspirer de la récente période d’accalmie pour réclamer le droit à la justice sans recourir aux armes. Cependant, c’est bien l’accès à la justice qui pose encore problème au Burundi. En effet, comme le rappelait la délégation de l’UE à Bujumbura, « une justice indépendante et efficace constitue un élément crucial dans la réconciliation et le développement harmonieux de la société burundaise » [[13/02/2012, Ministère des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale de l’UE, Déclaration locale de l’UE sur l’indépendance de la justice au Burundi, Bujumbura http://eeas.europa.eu/statements/local/burundi_14feb2012_fr.pdf ]] . Et de nombreux cas de violation des droits de l’Homme n’ont pas encore été jugés, comme l’assassinat d’Ernest Manirumva [[Vice président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME] il y a presque trois ans. Dans ces conditions, il est effectivement difficile de songer à la mise en place d’une CVR transparente et intègre. C’est pourquoi la Commission Justice et Paix Belgique francophone, en partenariat avec la Commission Justice et Paix Burundi, souhaite faire les recommandations suivantes :
  1. To dare to talk about the past and attribute responsibilities to your peers, you must first be reassured about your physical and moral security. The political-security climate which currently prevails is therefore a major handicap to the freedom of speech. In this context, there will be no truth or reconciliation. Faced with the risk of an increase in violence, one of the first recommendations is therefore to improve the security situation. It is also about securing, in particular, members of civil society who fight for respect for human rights.
  2. The entire Burundian political class (majority and opposition) must agree to sit around the same table to talk about controversial points. Weapons are in no way an alternative. Indeed, civilians are always the first victims of war, and it is necessary to spare the people from all the misery resulting from the conflict.
  3. Reconciliation is a long, complex process and depends on several political, social and psychological factors. Members of civil society, including the Church, must therefore be proactive in preparing the population to tell the truth, before the establishment of the TRC but also during the operation of the commission. If the population feels safe and is made aware, the chances of success will increase.
  4. Impunity is at the root of the Burundian conflict and reconciliation requires setting the judicial machine in motion. Forgiveness is certainly an option to achieve effective reconciliation, but it remains an individual choice. This is why, through competent jurisdictions, justice must play its punitive function – in the face of unamnestiable crimes – but also restorative and restorative. The establishment of a special court for the most serious crimes may be an option to consider.
  5. The credibility of the authority which will establish the CVR but also choose the commissioners is crucial. The challenge for the institution responsible for appointing these people therefore consists of doing everything possible to gain the trust of the population. The slightest controversy about these people risks seriously damaging the reconciliation process. For a careful analysis of the Burundian conflict, our local partners believe that a joint commission would provide added value in terms of objectivity and transparency.
  6. The international community helps Burundi through budget support. Several countries including Belgium support the country and have special links with it. The reconciliation that the Burundian people seek comes at the price of certain conditions that the international community in general, and certain States in particular, can help guarantee. It is therefore a question of helping the Burundian people to embody the achievements of the Arusha agreements and democratic principles. It is thus requested:
    • It is up to the international community, including Belgium, to support the democratic process in Burundi by maintaining its financial aid and continuing to provide support in order to deter any attempt to resort to violence.
    • It is up to the Burundian government to guarantee the security of the entire population and to encourage the return of exiled political leaders to finally set up the TRC and thus be able to imagine a more serene future.
Dieudonné Niyibizi, Stefan Reinhold

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