En décembre 1996, soit deux ans et demi après le génocide au Rwanda, un petit groupe d’intellectuels rwandais et d’étrangers réunis en Allemagne rédige un appel au pardon. Le document intitulé Confession de Detmold présente trois confessions successives : la première au nom des Hutus, la seconde au nom des Tutsis et la troisième au nom des étrangers.
Il place l’acte de repentance à titre collectif au centre d’un dispositif visant à réinstaurer le lien social. Né en 1958 au Rwanda, Fulgence Rubayiza est médecin, marié et père de cinq enfants. Après avoir exercé pendant six années dans un l’hôpital rural, il quitte son pays en 1992 pour effectuer une spécialisation en gynécologie obstétrique en Suisse. En avril 1994, le médecin hutu découvre le génocide en regardant la télévision. Membre du Renouveau charismatique catholique, Fulgence se réfugie dans la prière. Le retour au Rwanda étant jugé trop dangereux et le visa de séjour arrivant à son terme, le foyer décide de s’établir en Allemagne. Conscient des déchirements propres à la diaspora rwandaise, Fulgence Rubayiza entend se mobiliser. Le projet d’une action collective pour son pays se précise au contact d’un groupe œcuménique issu des paroisses réformées, luthériennes et catholiques de Detmold-Hiddesen, au nord-ouest du pays. En 1996, il se rend en Belgique, en France et en Italie pour solliciter individuellement des prêtres, des pasteurs, des laïcs et des politiciens. Puis il lance une invitation à une rencontre en Allemagne à Detmold-Hiddesen. [1]Fulgence Rubayiza, Guérir le Rwanda de la violence, Paris, L’Harmattan, 1998.Documents joints
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