Quel horizon pour les exilés du climat ?
Depuis 2009, on estime qu’une personne par seconde est déplacée à cause d’une catastrophe naturelle. Les enjeux de solidarité, de responsabilité et de sécurité entourant les migrations environnementales imposent un plan d’action multidimensionnel et ambitieux.
Le 2 décembre dernier, près de 70 000 personnes battaient le pavé dans le centre de Bruxelles pour exiger un sursaut politique historique face à la dégradation des conditions environnementales d’existence des sociétés et des vies humaines. À rebours de la défense des intérêts particuliers, « La marche pour le climat » nous a fait entrevoir une vision solidaire du monde. Outre les valeurs de solidarité affichées lors de cette mobilisation, cette marche nous rappelle que tous les habitants de la Terre, sont, de fait, solidaires les uns des autres, à travers les liens d’interdépendance qui se sont créés au fil de la mondialisation et de l’industrialisation progressive de notre planète. Aujourd’hui, les millions de tonnes d’émission de gaz à effet de serre que nous émettons chaque année en Belgique contribuent, entre autres, à faire progressivement disparaître les Iles Tuvalu sous l’océan Pacifique et à accroître la désertification du Sahel, jetant en même temps un nombre croissant de personnes sur les chemins de l’exil, par manque d’espaces ou de ressources suffisantes pour pouvoir vivre. Comme le montre Samuel Lietaer, chercheur en migrations environnementales et porte-parole du Climate Express qui est à l’initiative de cette grande marche pour le climat, les questions relatives au climat et aux migrations donnent à percevoir l’unité de la Terre (biophysique) et du monde (sociétés humaines) [1].
Valery Witsel.
Notes
[1] Samuel Lietaer était l’un des invités du Forum « Pour une migration solidaire » organisé par Justice et Paix, Bepax et Magma, au mois de novembre 2018. Cet article est l’aboutissement d’un processus participatif de réflexion sur les migrations environnementales organisé dans le cadre de ce forum, au cours duquel nous avons pu compter sur l’expertise et les réflexions de Samuel Lietaer.
