Adoptée il y a 70 ans, la Déclaration universelle des droits de l’Homme est aujourd’hui toujours considérée comme le texte fondateur des droits humains. Mais elle fait également l’objet de nombreuses critiques. Son anniversaire est donc l’occasion de s’interroger sur son contenu, son application et son avenir.
Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, la communauté internationale décida de créer l’Organisation des Nations unies (ONU), afin de favoriser une coopération internationale et ainsi éviter de nouvelles guerres. Au sein de cette nouvelle organisation internationale, une commission des droits de l’homme fut mise sur pied en 1946, en vue de rédiger un texte établissant les libertés et droits fondamentaux. La Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) fut adoptée, deux ans plus tard par l’Assemblée Générale des Nations unies, le 10 décembre 1948. Le texte connut un important soutien, puisque sur les 58 États membres de l’ONU à l’époque, seuls 8 États se sont abstenus, 2 étaient absents mais aucun ne vota contre. A ce jour, la DUDH est toujours considérée comme le texte fondateur des droits fondamentaux. Il y a toutefois lieu de rappeler qu’il ne s’agit nullement de la première déclaration de droits fondamentaux, puisque de nombreux États ou Nations avaient déjà établi de telles déclarations auparavant (pensons notamment à la Bill of Rights anglaise de 1689, aux Déclarations des droits des États américains de 1776, à la Déclaration française des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, pour ne citer que les plus récentes). La particularité de la DUDH réside en revanche dans le fait qu’il s’agit de « la première reconnaissance internationale des droits fondamentaux » [1]CRISP.. Si cette déclaration n’a pas de valeur juridique en tant que telle, sa valeur symbolique est quant à elle non négligeable. En raison de l’importance qu’on lui confère, il est généralement considéré politiquement incorrect de critiquer le contenu de la DUDH [2]Gilles Lebreton se pose même la question de savoir si l’on peut encore critiquer la DUDH (G.Lebreton, « Critique de la Déclaration universelle des Droits de l’homme », CRDF, 2009/7, p. 17. . Pourtant, celui-ci n’a pas toujours fait l’unanimité et continue à faire l’objet de critiques.Documents joints
Notes[+]
↑1 | CRISP. |
---|---|
↑2 | Gilles Lebreton se pose même la question de savoir si l’on peut encore critiquer la DUDH (G.Lebreton, « Critique de la Déclaration universelle des Droits de l’homme », CRDF, 2009/7, p. 17. |
↑3 | L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. |
↑4 | UNESCO, Problèmes et aspects des droits de l’homme, 15 juin 1948. |
↑5 | UNESCO, Problèmes et aspects des droits de l’homme, 15 juin 1948, (p. 9-13). |
↑6 | Mémoires d’Eleanor Roosevelt. |
↑7 | UNESCO, Problèmes et aspects des droits de l’homme, 15 juin 1948, (p. 154). |
↑8 | Fr. Ost et S. Van Drooghenbroeck, « La responsabilité, face cachée des droits de l’homme », Classer les droits de l’homme, Bruxelles, Bruylant, 2004, p. 92. |
↑9 | Fr. Ost et S. Van Drooghenbroeck, « La responsabilité, face cachée des droits de l’homme », Classer les droits de l’homme, Bruxelles, Bruylant, 2004, p. 93. |
↑10 | J. Yacoub, « Pour un élargissement des droits de l’homme, Diogène, 2004/2 (n° 206). |
↑11 | UNESCO, Problèmes et aspects des droits de l’homme, 15 juin 1948, (p. 131). |