Les Jeunesses Ouvrières Chrétiennes (JOC) mènent actuellement une campagne contre les répressions policières. « STOP-répression » entend dénoncer les brutalités commises arbitrairement par la police en Belgique. Lorsque la menace vient directement de l’État, la société civile se doit de la dénoncer… la JOC entend ainsi attirer l’attention sur un phénomène méconnu du grand public mais pourtant vécu au quotidien dans les quartiers populaires. Intimidations, violences, arrestations arbitraires … autant de vexations qu’il convient de dénoncer, d’autant plus qu’elles se passent sur notre territoire belge.
Jalil Bourhidane est permanent au sein de la JOC et animateur très actif de l’initiative « STOP-répression ». Cette campagne a démarré fin 2010, après la vague d’arrestations arbitraires menées lors de l’Euro-manifestation du 29 septembre. « Nos militants exprimaient pacifiquement leur désaccord avec les politiques libérales de l’Union européenne. Ils ont été arrêtés sans raisons valables, en désaccord total avec les libertés fondamentales des citoyens », nous indique-t-il. La JOC a très intelligemment voulu dépasser l’anecdotique et s’est ainsi lancée dans une consultation de sa base, pendant près de 18 mois. Dans les quartiers, les jeunes militants ont ainsi pu s’exprimer librement lors de diverses réunions publiques, et faire ainsi émerger un positionnement fort de la JOC. « Les conclusions sont accablantes. Les jeunes nous ont raconté des histoires bouleversantes d’interventions policières musclées à leur encontre commises dans les quartiers populaires. C’est une véritable stigmatisation au quotidien qui détruit les jeunes et alimente ainsi un cercle vicieux de violence. En effet, les jeunes cherchent à se venger eux-mêmes de ces agissements arbitraires », raconte Jalil Bourhidane.