Volontaires et bénévoles s’engagent auprès de l’Autre et pour une société meilleure. Si de nombreuses associations tirent la sonnette d’alarme sur une baisse du volontariat, les recherches universitaires nous aident à dépasser nos stéréotypes sur le profil type du volontaire. Nous pouvons toutefois constater une évolution dans les formes d’engagement bénévole et celles-ci sont porteuses d’espoir pour notre société. La société civile et les pouvoir publics doivent adapter leur action pour mettre en valeur ces changements ainsi que pour soutenir le volontariat dans toutes ses formes.
« Volontaire » est un adjectif que l’on peut utiliser dans différentes situations pour décrire une variété très importante d’activités. Est volontaire le père de famille qui entraîne l’équipe de foot où son fils joue. Est volontaire la présidente d’une asbl. Est volontaire l’enseignant qui aide des enfants et des adolescents dans l’école de devoirs de son quartier. Il suffit parfois de penser à notre propre entourage, on y trouvera des personnes engagées sur différents fronts. Si le volontariat peut se déployer dans des domaines très variés, la Loi du 3 juillet 2005, relative aux droits des volontaires , définit de manière précise le terme « volontaire ». Il s’agit donc d’une personne qui s’engage : – de manière non rétribuée et sans aucune obligation ; – au profit d’autrui ou de la société en général ; – auprès d’une organisation par laquelle il n’est pas employé (ou en tout cas dans une tâche différente de celle qu’il effectue dans le cadre de ses heures de travail rémunérées). Il est important que tous les volontaires connaissent l’existence de cette Loi, parce qu’elle défend leurs droits et elle définit leurs « devoirs ». Mettre tout volontaire au courant de celle-ci est d’ailleurs une tâche importante de ceux qui, dans chaque organisation, encadrent et accompagnent les volontaires dans leurs activités. Bénévole ou volontaire ? Tranchons le débat Les organisations qui travaillent avec des citoyens et des citoyennes qui donnent leur temps de manière non rémunérée ne s’accordent pas sur un terme univoque : bénévole ou volontaire. Cela dépend souvent des pratiques et de l’histoire de chaque association. Certaines utilisent les deux termes en même temps pour décrire des personnes menant deux types d’activités différentes au sein de la même organisation. Historiquement ces deux termes ont des origines différentes. Selon Céline Orban [1]ORBAN C., « Bénévolat, volontariat… une mise à débat », dans Le volontariat en Wallonie et à Bruxelles. Regards du monde associatif et de la recherche académique, 2014, Fédération … Continuer la lecture, le terme « bénévole » aurait à la base une connotation religieuse [2]Ce terme se trouve dans le droit ecclésiastique.. Ce terme s’impose dans les années 80 pour définir une activité non salariée au sein d’une association. Il décrirait également une attitude apolitique. Le « volontariat » a de son côté une origine liée à la sphère militaire [3]Le terme « volontaire » désignait un soldat qui prenait part à une guerre sans solde, avec l’objectif d’apprendre le métier.. C’est bien ce second terme qui a été retenu par le législateur belge en 2005 pour décrire tout travail non rémunéré, sans recherche de profit personnel ou d’obligation, s’exerçant à travers une organisation. C’est ce terme que nous allons retenir pour la suite. Signalons cependant que l’Organisation Internationale du Travail donne une définition plus large du «travail bénévole» : «travail non rémunéré non obligatoire ; il s’agit du temps que des personnes consacrent sans rémunération à des activités réalisées soit par le biais d’une organisation soit directement pour d’autres personnes qui n’appartiennent pas au ménage du bénévole» . La différence avec la définition législative belge se trouve ici dans la possibilité d’exercer du bénévolat en dehors d’une organisation. Selon ces deux définitions, on pourrait décrire le volontariat comme une forme de bénévolat institutionnalisé [4]ORBAN C., idem., p. 90.. C’est de cette manière que nous utiliserons les deux termes au sein de cette analyse. Des chercheurs des Universités de Gand et de Liège ont mené une étude approfondie sur les caractéristiques du volontariat en 2015 . D’après leurs estimations, près d’un belge sur cinq est engagé dans une forme de volontariat ou de bénévolat au sens plus large [5]Pour comprendre la différence entre volontariat et bénévolat, voir l’encadré « Bénévole ou volontaire ? Tranchons le débat ! ». Les volontaires, tels que définis par la loi belge, représentent plus précisément 12,5% de la population âgée de 15 ans et plus. Près d’un belge sur cinq est engagé dans une forme de volontariat ou de bénévolat. Malgré ces chiffres plutôt encourageants, nombreuses sont les associations qui posent le constat, au sein de leurs structures, d’une baisse du nombre de volontaires ainsi que des difficultés à engager et à fidéliser des nouveaux volontaires. Ceci serait particulièrement le cas pour les jeunes. Ces constats sont-ils fondés ? Comment peut-ont y apporter une réponse ?Documents joints
Notes[+]
↑1 | ORBAN C., « Bénévolat, volontariat… une mise à débat », dans Le volontariat en Wallonie et à Bruxelles. Regards du monde associatif et de la recherche académique, 2014, Fédération Wallonie-Bruxelles, Service général de la Jeunesse et de l’Éducation permanente, pp 88-96. |
---|---|
↑2 | Ce terme se trouve dans le droit ecclésiastique. |
↑3 | Le terme « volontaire » désignait un soldat qui prenait part à une guerre sans solde, avec l’objectif d’apprendre le métier. |
↑4 | ORBAN C., idem., p. 90. |
↑5 | Pour comprendre la différence entre volontariat et bénévolat, voir l’encadré « Bénévole ou volontaire ? Tranchons le débat ! » |
↑6 | Fondation Roi Baudoin, « Zoom, le volontariat en Belgique, chiffres-clés et analyse », p.3, https://www.kbs-frb.be/fr/Activities/Publications/2015/20151019ND [consulté le 21/11/2016 |