La fin de la guerre froide et l’éclatement de l’URSS ne sont pas restés sans conséquences négatives pour l’héritière principale de cet empire : la Russie. Mais après des années de crises économiques et politiques, la Russie relève la tête et entend retrouver son statut de grande puissance.
Aidée par un développement économique lié aux rentes pétrolières et gazières (exportations de ses ressources vers l’Europe et l’Asie), la Russie a lancé depuis le début des années 2000 une vaste offensive afin de retrouver son statut d’alliée indispensable auprès de son « étranger proche ». Il s’agit de restaurer sa zone d’influence dans l’espace post-soviétique. L’Asie centrale, le Caucase, l’Europe centrale sont autant de zones qu’il s’agit de reconquérir et cela afin de préserver les intérêts géostratégiques de la Russie. Pour être une puissance internationale, il convient en effet d’être le chef de file dans sa propre région. L’Ukraine constitue particulièrement pour la Russie une zone d’importance qu’il importe de ne pas perdre au détriment des forces occidentales. L’élargissement de l’Union européenne et de l’OTAN à ce pays serait vu comme une invasion du pré-carré de Moscou et doit donc être évité. Le chercheur américain Zbigniew Brzezinski considérait même que « sans l’Ukraine la Russie cesse d’être un empire ». Pour continuer à jouer un rôle politique en Europe, la Russie a besoin de maintenir son influence envers ce pivot géopolitique, et l’utilise ainsi comme bouclier anti-occidental. Comme personne ne désire une déstabilisation de la zone, les Etats-Unis et l’Europe laissent avec bienveillance la Russie récupérer sa capacité d’influence en Ukraine. En témoigne le manque de volonté de l’Union européenne et de l’OTAN de voir adhérer le pays à ces deux structures.