« Créer, c’est résister. Résister, c’est créer. » C’est avec ces termes que Stéphane Hessel nous exhorte à passer à l’action à la fin de son essai « Indignez-vous ! ». La génération actuelle d’adolescents et de jeunes adultes s’exprime tant dans l’espace public via des mouvements comme celui des Indignés, que sur la Toile au travers de médias tels que Bondy Blog [1] ou encore Basta ! [2]. Participatifs, percutants et issus du terrain, ces sites web d’expression et d’information touchent des milliers d’internautes chaque jour. Ils donnent un autre point de vue sur le monde et sur l’actualité, en parallèle ou à contre-courant de la pensée dominante ou de la communication de masse.
L’expression journalistique et le volontariat sont les moyens choisis par l’association Magma pour promouvoir la mixité sociale et culturelle et la rencontre entre jeunes belges et jeunes issus de Pays du Sud, habitant en Belgique. Magma, c’est l’acronyme de Magazine Mixité Altérité, le nom du journal en ligne de l’association (www.mag-ma.org). Magma souhaite encourager la mixité de deux manières.
Premièrement, afin de provoquer les rencontres en dehors du groupe de reporters-volontaires, les articles actuellement réalisés sont des portraits. Ce genre journalistique repose sur une conversation entre le reporter et la personne qu’il interviewe. Nous encourageons ainsi les reporters-volontaires de Magma à établir un dialogue, le temps de l’entretien, avec la personne dont ils réalisent le portrait.
Deuxièmement, nous souhaitons encourager les rencontres au sein du groupe de reporters-volontaires lui-même. En effet, la dynamique proposée pour la production d’article est celle du volontariat. A nos yeux, outre le rapport au monde qu’il suggère, le volontariat est un système inclusif : il permet au non-professionnel du journalisme de prendre part activement au projet. On peut dès lors inciter une grande diversité de personnes à contribuer au magazine.
Pour autant, « non-professionnel » ne signifie pas sans expérience ou aptitude, que ces dernières soient innées ou acquises. Aussi, afin d’outiller et d’intéresser de potentiels volontaires, il fallait pouvoir mettre en place un processus d’initiation au journalisme citoyen. Cela a été possible grâce au soutien de Wallonie – Bruxelles International (WBI) dans le cadre de l’aide à des processus de sensibilisation à la solidarité internationale, et en partenariat avec Pax Christi Wallonie-Bruxelles. Comme tout nouveau projet, celui-ci a présenté certaines forces et faiblesses, prévues ou inattendues. Puisque nous souhaitons poursuivre ce processus avec d’autres citoyens, il est important de pouvoir se pencher sur les succès et les difficultés rencontrés afin d’en tirer des apprentissages pour la suite.