Le dialogue entre les ONG et le secteur privé est possible !
Comme beaucoup d’organisations de la société civile, Justice et Paix s’interroge sur les impasses du modèle économique actuel. Au cœur du système néolibéral, ce sont les acteurs privés qui règnent en maîtres sur les activités économiques. Certaines multinationales sont peu concernées par les réalités sociales ou environnementales. Elles ont pourtant la capacité de faire valoir leurs volontés auprès des États et ainsi d’influer sur les décisions censées viser le bien public. Aux antipodes de celles-ci, d’autres acteurs privés œuvrent en coulisse en faisant preuve de davantage de responsabilité sociale. Et si un dialogue entre la société civile et les entreprises était possible ?
Quels seraient les points de convergence et la valeur ajoutée d’un tel dialogue pour ces sociétés et pour la société humaine dans son ensemble ? Ce dialogue est-il possible avec des acteurs privés ayant des activités liées au secteur extractif, pourtant considéré comme « sensible » au regard des bénéfices records qui y sont engrangés et des impacts négatifs qu’il peut entraîner dans les pays du Sud ?
En tant qu’ONG, Justice et Paix cible deux types d’acteurs : les représentants politiques et les citoyens. En les sensibilisant, un des objectifs est de parvenir à un changement, sur le long terme, de la finalité du système économique. Il convient de le rendre plus solidaire, durable et respectueux des peuples et des personnes. Il doit être à leur service et non le contraire.
Pour y parvenir, les citoyens ont un pouvoir d’action sur le marché, par le biais de leur consommation. Ils peuvent également interpeller les politiques qui ont quant à eux la capacité de réguler le marché et le système économique aux niveaux régional, national et parfois international en faveur de davantage de régulation du marché et de l’économie.
Santiago Fischer
Notes
[1] Voir « Les entreprises belges et l’exploitation minière en RD.Congo et au Pérou », par F.Triest, Éd.Commission Justice et Paix Belgique francophone, p.34 : Classement des pays (PIB) et des entreprises multinationales (chiffres d’affaires) en 2008.
[2] Cette analyse fait suite à l’étude « Les entreprises belges et l’exploitation minière en RD.Congo et au Pérou », par F.Triest, Éd.Commission Justice et Paix Belgique francophone.
[3] Les entreprises contactées ne seront pas citées dans cette analyse, et cela afin d’assurer la réussite du dialogue qui demande la confidentialité la plus absolue.
