L’EGLISE CATHOLIQUE ET L’ASPIRATION A LA JUSTICE ET LA PAIX EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : Expérience continue de la Cenco
L’Eglise Catholique, en Afrique subsaharienne, poursuit sa lutte pour le respect de la charte des droits de l’Homme et des peuples, pour laquelle elle joue un rôle prophétique de « voix des sans-voix ». Sa véritable place, « au milieu du village », la pousse à travailler au service de la paix, la justice et la réconciliation.
En 1995, le Pape Jean-Paul II convoqua une assemblée des Evêques afin d’évaluer sa mission face aux grands défis qu’affrontait le continent africain. L’accroissement des injustices et des inégalités avait plongé la majorité du peuple africain dans une situation de misère, en deçà d’un niveau acceptable. Le synode a voulu se positionner sur des questions liées à la justice sociale, signe de solidarité et d’entraide. Cela se déroula dans un contexte où certains responsables politiques africains s’étaient énormément enrichis en accaparant l’essentiel des richesses avec la complicité des grandes puissances et au détriment des populations.
En 2020, 25 ans après, la mission des Evêques s’annonce encore décisive pour la libération des populations africaines, toujours victimes des violences endémiques qui sévissent en Afrique centrale ; théâtre de multiples guerres fratricides décimant les populations en les rendant de plus en plus pauvres. Dans ce contexte sordide de spoliation de richesses naturelles, de tribalisme, de racisme … de nouveaux défis mondiaux reconfigurent la scène internationale.
L’Eglise africaine a-t-elle encore un rôle à jouer dans les grandes mutations mondiales. Pour appréhender le parcours de l’Eglise en Afrique, nous jetons aujourd’hui un regard sur les synodes des évêques face aux grands défis du continent. Aussi, on regardera de plus près un exemple particulier, celui de la RD Congo au travers de l’engagement de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), témoin assidu et acteur engagé face aux transitions sociopolitiques que traverse le pays.
Patrick Balemba B.
Notes
[1] CUCHET G., La dramatique conciliaire de l’Antiquité à Vatican II, Presses Universitaire du Septentrion, Villeneuve d’Ascq, 2019.
[2] FATTANI T., l’Union Africaine et développement, entre espoirs et illusions, l’Harmattan, Paris, 2004.
[3] Philippe Büttgen, Théologie politique et pouvoir pastoral, Annales. Histoire, Sciences sociales 62e Année, n ° 5, Cambridge University Press, (septembre-octobre 2007) , pp. 1129-1154 (26 pages).
[4] Le Synode africain. Dix ans après. L’Église-Famille de Dieu. Intérêt, bilan et perspectives, dans RUCAO 20 (2004, numéro spécial).
[5] Henri Godin et Yvan Daniel, France, pays de mission, Paris, 194.
[6] Les bons offices : processus visant à concerter afin de rapprocher à travers la médiation les parties prenantes dans un conflit.
[7] Pourtier R., Le Kivu dans la guerre : acteurs et enjeux, Echogéo, 2019.
