L’accroissement de l’offre de logements publics et prioritairement sociaux
cdH, Ecolo, MR, PS et PTB ont tous appuyé cette proposition comme une mesure primordiale à développer pour garantir le droit au logement décent.
Le PS plaide pour que chaque commune dispose de 10 % de logements publics (alors qu’ils représentent 7 % du bâti actuel en Wallonie). Il faudrait construire 2 000 logements par an jusqu’en 2026, répartis équitablement dans toutes les communes de Wallonie. Le PTB souligne le délai d’attente actuel de 5 ans pour obtenir un logement social. Il propose de créer une société de construction de logements publics pour rencontrer les besoins en termes de nombre et de qualité de logement. Dans un cas comme dans l’autre, selon lui, trouver les budgets nécessaires à de tels projets serait une question de volonté politique.
Le cdH émet des réserves sur une construction massive et rapide de logements sociaux. Selon lui, beaucoup trop de logements publics ont été construits dans les années 60. Les emprunts contractés pour ces constructions ne sont pas encore remboursés aujourd’hui. La charge sur le budget wallon a contraint à suspendre la construction de logements sociaux dans les années nonante. Il propose plutôt de mobiliser l’épargne privée par des incitants pour construire des “villes nouvelles”.
La réaffectation des immeubles à l’abandon
Ecolo rappelle la loi fédérale permettant aux communes de réquisitionner les bâtiments insalubres pour rénovation, la gestion en étant confiée à une Agence Immobilière Sociale
La modernisation des logements en vue d’économiser l’énergie
Isabelle Samedi affirme que le parc du logement social est dans un triste état. Une des priorités de son parti est la rénovation énergétique des logements sociaux notamment grâce au “Programme Pivert”. Alain Onkelinx propose un système de “bonus-malus” : une bonne isolation donnerait droit à un bonus fiscal, et vice-versa.
Diversifier les noyaux d’habitat afin d’éviter la ghettoïsation des quartiers
Cette recommandation peut trouver écho dans la volonté du PS selon laquelle toutes les communes devraient disposer du même pourcentage de logements sociaux. A l’heure actuelle, le logement social représente 25 % du bâti dans certaines communes, et 0 % dans d’autres.
Soutenir les initiatives citoyennes de proximité en matière de logement
Le cdH plaide pour une complémentarité entre pouvoirs publics et associations, notamment pour les formules nouvelles de cohabitation et les logements d’urgence. Il prend comme exemple l’asbl “Un toit, deux âges” qui aide les personnes âgées à accueillir un étudiant pour l’héberger.
Une recommandation supplémentaire ; un parc locatif privé plus accessible
Outre le travail à mener sur les logements public et social, il faut rendre le parc locatif privé plus accessible aux personnes précarisées. Jusqu’à présent, l’acquisitif a davantage été soutenu par rapport au locatif, par le biais d’aides diverses et d’avantages fiscaux, souligne C. Mahy. Il s’agirait de faire preuve de créativité à la faveur du transfert des compétences du Fédéral aux Régions : créer des dispositifs publics qui favoriseraient aussi le parc locatif, comme dans des pays limitrophes tels que l’Allemagne ou les Pays-Bas, où la majorité des habitants sont locataires.
Un des enjeux est de stabiliser le prix des loyers. Pour cela, puisque la population augmente rapidement, il faut augmenter l’offre de logement, soit par la construction et la rénovation publiques comme le proposent le PS et le PTB, soit par l’initiative privée soutenue davantage par le cdH.
Le MR est circonspect à propos du parc locatif. Il plaide pour un État qui favorise l’accès à la propriété. Celle-ci met à l’abri de beaucoup de problèmes et de plus, le bien peut être légué aux enfants. Cela permettrait de limiter les inégalités sociales. Le MR est favorable au chèque logement, lequel serait attribué aux personnes en attente d’un logement social alors qu’elles sont dans les conditions d’en obtenir un.}