Les différents niveaux de gouvernement en Belgique (État fédéral, communautés et régions) sont tenus d’inclure un engagement politique autour des ODD. Ils peuvent formuler leurs propres politiques de manière autonome, mais comme 133 des 169 sous-objectifs relèvent de la compétence des différents niveaux de gouvernement, la consultation et la coordination sont essentielles. Chaque niveau de gouvernement devrait également évaluer dans quelle mesure il a déjà élaboré des politiques pour atteindre ces (sous-)objectifs et si d’autres actions politiques sont nécessaires.
La Cour des comptes a publié un audit qui examine la manière dont les différents niveaux politiques en Belgique mettent en œuvre les ODD. Le niveau fédéral, les régions et les communautés disposent-ils des instruments ou des accords adéquats pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable de manière cohérente ? La Cour des comptes voit de nombreux éléments positifs mais constate en même temps que la coordination entre les niveaux est bien trop faible pour parvenir à une bonne politique. Le fait que les choses ne s’améliorent pas n’est pas tant dû à la structure de l’État qu’au manque de volonté politique de coopérer. Par exemple, l’audit ne peut que conclure que la Conférence interministérielle sur le développement durable - qui doit coordonner la politique pour l’ensemble de la Belgique au niveau national - ne s’est pas réunie depuis la fin de 2017.
Notre pays s’est engagé à mettre en œuvre l’Agenda 2030. Pour ce faire, une bonne coopération est toutefois nécessaire. La Cour des comptes recommande que la Conférence interministérielle redevienne active et joue un rôle de coordination. Chaque niveau politique peut développer des initiatives dans le cadre de ses propres compétences, mais la Cour des comptes appelle à la coopération. Cela devrait se faire dans le cadre de la stratégie nationale pour le développement durable, avec des objectifs et des mesures concrètes. Des indicateurs harmonisés devraient permettre de coordonner les résultats au niveau national.
FPHN au temps de la Covid
Chaque année, en juillet, se tient une réunion du Forum politique de haut niveau (FPHN). Le FPHN coordonne la mise en œuvre de l’Agenda 2030, dont les ODD constituent une partie importante. « La crise du COVID-19 a des effets dévastateurs à cause de nos échecs passés et présents, car nous n’avons pas encore pris les ODD au sérieux », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors de la réunion virtuelle de l’édition 2020. La réunion visait à l’origine à lancer un nouveau cycle quadriennal consacré à l’examen de la mise en œuvre des ODD et à l’évaluation des progrès accomplis vers la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Elle était, surtout, censée lancer une « décennie d’action et de mise en œuvre » après que l’édition 2019 du FPHN ait constaté que les progrès sur les ODD étaient en retard. Au lieu de cela, l’événement a fini par être une session plutôt inhabituelle. « Nous n’étions pas sur la bonne voie pour livrer quand le COVID-19 a frappé, et le chemin qui reste à parcourir est devenue encore plus raide, mais nous pouvons inverser la situation si nous restons fidèles au Programme 2030 » a déclaré la vice-secrétaire générale des Nations Unies, Amina J. Mohammed, dans son discours de clôture.