La Plateforme Perú Europe (PEP) exprime sa préoccupation concernant les récents événements qui ont eu lieu dans la province de Espinar, Cusco, à la suite des protestations des communautés vivant à proximité du projet minier d’Antapaccay.
Les communautés souffrent des effets négatifs de l’extraction minière dans la région depuis près de 40 ans, et connaissent actuellement une crise exceptionnelle en raison de la pandémie de Covid-19 .
Le 15 juillet, les dirigeants de la communauté d’Espinar auraient appelé à une grève illimitée en raison du refus de la compagnie minière anglo-suisse Glencore de fournir une somme de 1 000 soles à chaque membre de la population. La population a droit à cette somme dans le cadre des engagements pris par Glencore au titre du Convenio Marco, un accord-cadre signé en 2003 par la mine (à l’époque propriété de BHP Billiton) et les communautés de la province d’Espinar. Selon les informations reçues, la police et les forces militaires ont utilisé des gaz lacrymogènes pour mettre fin aux manifestations, ce qui a entraîné l’incendie de pâturages et d’une caserne de pompiers dans la région de Camaccmayo.
Le 24 juillet, on a également signalé des affrontements entre la police et un groupe de jeunes dans le district de Yauri. Les policiers ont utilisé des chevrotines, des armes à feu et des gaz lacrymogènes, blessant cinq manifestants qui ont été emmenés à l’hôpital d’Espinar. Deux d’entre eux étaient âgés respectivement de 17 et 16 ans. Le docteur Gloria Cárdenas Alarcón, qui travaille à l’hôpital, a indiqué que trois des manifestants avaient été blessés par des armes à feu. Elle a également déclaré qu’elle a été harcelée judiciairement pour avoir dénoncé les événements ; selon les rapports, elle a été appelée au bureau du procureur pour témoigner et a reçu la visite de la police sur son lieu de travail.
Dans ce contexte, la situation des femmes qui défendent les droits de l’Homme est particulièrement préoccupante. Les activités minières dans la région ont eu de graves effets négatifs sur les communautés vivant à proximité de la mine, qui souffrent des conséquences de la contamination par les métaux lourds dans leur sang et aussi dans l’eau qu’elles consomment et utilisent pour leurs activités agricoles. Les femmes en particulier souffrent des effets négatifs de l’exploitation minière, en termes de santé, d’alimentation, de travail et de problèmes économiques. Ce sont donc les femmes qui sont sorties en grand nombre pour protester et ce sont elles qui sont le plus touchées par les abus des forces de police, les médias locaux et sociaux faisant état d’agressions physiques et de violences sexuelles.
Le communiqué de presse complet en anglais et en espagnol est téléchargeable ci-dessous.