Mon nom est Mirian Cisneros. Je suis présidente du peuple Kichwa de Sarayaku. Sarayaku est situé dans le Centre-Sud. Mon peuple est formé de 1200 habitants sur 135 000 hectares de terres.
Mirian s’est dédiée à travailler avec son peuple pour la défense des droits humains et de la nature.
En 2018, les autorités nationales ont demandé l’extension de la zone pétrolière amazonienne. Dans le projet se trouvent 16 concessions pétrolières affectant à 75% des territoires indigènes. Cette menace est contraire au respect des droits humains et de la nature. Les êtres de ce territoire ont une grande connexion spirituelle, une connexion intime avec la Pachamama. Le problème est que le gouvernement ne les consulte pas. Ils sont censés les représenter mais prennent des décisions à leur place. Ils mettent un prix sur les terres sans consulter les peuples indigènes. Pourtant ce sont les peuples indigènes les garants des droits humains, ce sont eux qui prennent soin de la nature.
C’est aujourd’hui indéniable, si l’on ne change rien à notre consommation énergétique, on s’aventure vers des scénarios climatiques imprévisibles et dramatiques. Dans le 5ème rapport du GIEC est apparue la notion de budget carbone, c’est-à-dire les émissions de CO2 maximales qui peuvent être répandues dans l’atmosphère pour rester en-dessous des 2°C. Selon les calculs du GIEC, en 2011, il nous restait 1000Gt [5] Si la vitesse d’émissions ne diminue pas, ce budget sera épuisé en 2037. Pour respecter le budget déterminé par le GIEC, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) nous dit que 2/3 des réserves fossiles prouvées [6] devraient rester dans le sol ! Il n’y aurait donc aucune raison de poursuivre les explorations de combustibles fossiles.
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