L’égalité des genres, un socle nécessaire pour le développement durable en Afrique.

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L’égalité des genres est une voie expresse et indispensable pour la réalisation des objectifs de développement durable en Afrique des grands lacs. La femme africaine est encore confrontée à la précarité et aux stéréotypes traditionnels du patriarcat.


De nombreuses résolutions engagées, de nombreux défis qui persistent

Le 9 mars 2020, l’ONU adopte une déclaration politique à minima qui tente encore, de protéger les progrès mondialement acquis sur la condition des femmes, toujours menacés en ce 21ème siècle. Dans plusieurs pays du monde et en particulier en Afrique centrale, aucun pays n’a pleinement réalisé « l’égalité des sexes » vingt-cinq ans après la Déclaration de Pékin.

En octobre 2000, les Nations Unies avaient décidé de prendre en compte l’impact des conflits armés sur les femmes et les filles, en promouvant la protection et la pleine participation de celles-ci aux accords de paix.

En Afrique centrale, après un silence de la part des politiques, nous avons pu observer une prise en compte progressive de la question de l’égalité des genres. Ainsi, on peut constater par exemple au Rwanda un parlement composé à ce jour de 64% de femmes, une femme présidente du Parlement en RD Congo et une législation suffisamment ficelée au Burundi, qui a expressément intégré dans son droit interne les garanties et la reconnaissance de l’égalité des genres.

Vingt-cinq ans après la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, des difficultés et lacunes compromettent toujours l’application de la Déclaration 1385 et de son programme de suivi quinquennal adopté à Beijing. Cette situation nuit à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Ce programme mondial phare pour le développement durable à l’horizon 2030 et ses Objectifs constituent la feuille de route qui vise des avancées durables et inclusives. L’instauration de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes fait partie intégrante de chacun des 17 Objectifs. « Ce n’est qu’en garantissant les droits des femmes et des filles dans l’ensemble des objectifs que nous parviendrons à assurer la justice et l’inclusion, à développer des économies qui bénéficient à toutes et tous et à préserver l’environnement que nous partageons, aujourd’hui et pour les générations futures ». En 1994, lors des conflits au Rwanda ainsi que pendant ces deux dernières décennies de troubles en République démocratique du Congo, il a également été démontré que plus de 70% des victimes non combattantes étaient des femmes et des enfants. Et pendant l’épidémie d’Ébola de 2018 en RD Congo, 57% des victimes ont été des femmes. La persistance des violences basées sur le genre (VBG) dans les situations de conflit armée ; dont le docteur Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018, a vigoureusement dénoncé la recrudescence à l’Est de la RD Congo ; freine considérablement la réalisation des objectifs globaux en lien avec l’esprit de la résolution 1325 précitée.

Les efforts sur la question des genres sont bien perceptibles et consacrés par les constitutions de ces trois pays [[Art. 13 de la constitution burundaise, art. 9 au de la constitution rwandaise et art. 14 de la constitution Congolaise.]] . Pourtant, la prise en compte effective du rôle de la femme dans la vie et la tradition sociales, reflète encore des niveaux importants d’inégalités. Nombreuses femmes et filles subissent toujours de multiples formes de discriminations, violence et marginalisation tout au long de leur vie.
Aujourd’hui, une attention particulière doit être portée sur l’éducation, la participation aux décisions politiques, l’accès équitable à la propriété ainsi qu’à la prise en compte du rôle sociétal de la femme pour déconstruire les stéréotypes genrés.

Tentative de légitimation de la marginalisation

Depuis l’adoption en 1945 de la charte des Nations Unies, des mouvements se sont levés pour démanteler les paradigmes qui assignent à la femme trois « grands rôles » – de reproduction, de production et gestion. Se sont développées alors plusieurs approches visant l’abolition du règne multiséculaire de l’ordre patriarcal et des conséquences néfastes de la subordination des femmes, phénomène nuisible au processus global de développement.

Il est attribué à certaines afro-féministes la tentative de vouloir revendiquer une étiquette identitaire particulière au combat de la femme africaine au nom de la considération des valeurs culturelles « propres » à l’Afrique. Cette revendication de la reconnaissance d’un l’héritage culturel qui serait propre aux africaines a, malheureusement, entraîné la légitimation de certaines marginalisations comme la timide intégration de cette dernière dans les sphères décisionnelles.
Ceci a longtemps fragilisé le combat de l’élite afro-féministe qui a été souvent considéré comme « une forme postcoloniale de l’intervention des rapports sociaux mondialement dominants là où ils interviennent comme force extérieure » [[ACHARD, P. le développement ou l’Ecole des Nations, Revue Tiers Monde, XXV, Paris 1984.]].
Les chercheurs qui ont analysé les rapports sociaux de sexe, semblent avoir trouvé en Afrique un terrain de prédilection. Comme le précise M. Toure, « lorsque leurs recherches empiriques portent sur l’Afrique des femmes, le constat devient encore plus criant » [[TOURE M. la recherche sur le genre en Afrique: quelques aspects épistémologiques et culturels, @codesria.org.]].

Les intellectuelles africaines, qui commencent à gagner des places aux parlements et à occuper des postes de décisions, recherchent encore leur propre chemin de revendication et de construction des discours et visions appropriés : celui de produire de véritables paroles conceptuelles des afro-féministes sur les femmes. Et ainsi consacrer concrètement l’égalité des genres qui ne leur est que timidement accordée par les lois fondamentales et traités Internationaux ratifiés.

Les Droits humains posent le principe d’égalité des genres. Ce principe a été suffisamment répercuté dans la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, comme dans les droits internes des pays africains. Cependant, la réalité en Afrique centrale demeure encore entachée de pratiques traditionnelles commandées par la logique patriarcale. Dans les grandes villes, le degré des discriminations semble avoir de moins en moins de visibilité, car la plupart des femmes y sont plus instruites, plus revendicatrices et plus informées que dans les villages.

Vu l’immensité du sujet, nous nous limiterons à l’analyse de la double marginalisation de la femme africaine, ainsi que de trois cas d’exemples concrets : celui de la représentativité féminine au parlement Rwandais, de la lutte de la burundaise déshéritée de la propriété foncière ainsi que de la scolarisation des filles en RD Congo. Enfin, nous jetterons un regard plus prospectif sur les perspectives dans la région des Grands lacs africains et sur la bataille égalitaire.

Femme et africaine : double marginalisation ?

La femme africaine est exposée, pas uniquement parce qu’elle est « une femme » ou en tant que telle, mais aussi parce qu’elle se retrouve localisée dans un système discriminatoire géo-localisable.

Dans la plupart des coutumes en Afrique centrale, on découvre encore la persistance des stigmates d’inégalités dans les rapports de pouvoir entre l’homme et la femme, sous le prétexte caractéristique d’être naturellement assignée [[O. GAZALE, Le mythe de la virilité, Robert Laffont, Paris 2017.]] à la seconde place.
Comment alors justifier la coexistence de cette forte représentation féminine dans les sphères de décisions, et la persistance des pratiques, usages et coutumes qui la marginalisent, la défavorisent et la discriminent ?

Au niveau familial, le soubassement des rapports genrés est l’émanation des traditions qui se communiquent souvent très tôt et de manière innocente à la jeune génération. Au jeune garçon on apprend à être fort, à commander, à être obéi, pour ainsi devenir responsable ; et par conséquent être obligé de réussir ses cours et faire de longues études ; pendant qu’à la jeune fille on apprend à obéir, à être douce et disponible pour les travaux ménagers, et à devenir une épouse soumise, réceptive aux décisions des hommes. Et pour celle-ci, les études secondaires semblent à priori déjà suffisantes en général. Ces attitudes machinalement adoptées infériorisent, marginalisent et discriminent la femme. Ceci est souvent renforcé par les pratiques déplorables encouragées par certaines croyances et normes issues des traditions coutumières et religieuses.

La femme, dans la région des grands lacs, ne semblerait-elle programmée à n’être que citoyenne de seconde zone, subordonnée à l’homme ? Le patriarcat, malheureusement encore présent valorise le mâle et institue les relations inégalitaires entre les sexes. Mère et/ou épouse, la femme est considérée comme inférieure à l’homme et devant se soumettre au « pater familias », le chef de famille.

Si on veut aller plus loin, on s’aperçoit qu’il subsiste en Afrique des grands lacs deux catégories de femmes : les citadines et les rurales. Cette dichotomie sépare ainsi les « femmes à l’occidentale » des « femmes à l’africaine » et se transforme en dualité qui oppose la femme citadine (éveillée, et revendicatrice) d’une part à la femme villageoise (moins informée de ses droits et résignée) d’autre part.

Ainsi, les institutions comme la dot [[Le présent que le jeune époux (ou ses parents) offre à sa belle-famille.]] subsistent et sont couramment pratiquées, car omniprésentes dans le plébiscite coutumier inconscient, tout en gardant leur double nature contradictoire de prestige solennel d’un côté et de marginalisation de la femme, de l’autre.

Dans certains pays africains, la loi impose la remise de la dot comme condition et preuve de l’accord au mariage. Le code de la famille congolais [[Articles 361 et suivants du code de la famille congolais.]] par exemple laisse à la coutume et aux habitudes la latitude d’en fixer la valeur. Au Rwanda, et au Burundi, sans légalement l’instituer, la remise de la dot omniprésente pose les mêmes questions.

Ainsi, il a été versé en RD Congo, à la famille de Charlène (30 ans) une somme de 4.000 Euros, 1.040 Euros pour la malienne Khadîdja (29ans) et Binta (30 ans) Guinée, … en guise de dot.

Il faut donc remarquer une timide application des lois égalitaires établies dont l’usage s’amenuise au fur et à mesure qu’on s’éloigne des grandes villes. Ainsi se justifie la diminution des revendications aux niveaux des villages, des secteurs et des districts (territoires ruraux les plus reculés).

La Chambre rwandaise, la plus féminine du monde

L’analyse de l’UIP (Union Interparlementaire, organisation mondiale des parlements nationaux) montre que la parité entre les sexes est possible. Le pourcentage global des femmes dans les parlements a atteint 24,9% en 2020. En 1995, aucun parlement n’avait atteint la parité entre les sexes.

Le Rwanda à ce jour, enregistre les chiffres les plus spectaculaires concernant le taux de participation des femmes à la vie politique  : 64% à la Chambre, 38 % au Sénat, et 52.3% au gouvernement. La moyenne mondiale tourne autour de 20 % et la moyenne européenne est de 25 %.

A côté des avancées considérables enregistrées au niveau du sommet des institutions, il faut constater, par contre, une représentation numériquement faible des femmes au niveau local (seulement 11 % des Secrétaires éxécutifs·ives au niveau des secteurs). Les femmes y sont moins engagées dans la société civile et moins présentes dans le secteur des médias.

Il est utile de souligner que les femmes occupant des positions de pouvoir dans la sphère publique au Rwanda se heurtent fréquemment à la résistance de leur mari. Il se produit aussi des tensions qui aboutissent même à la brutalité à l’égard de ces femmes. Les statistiques sont effectivement inquiétantes : 31 % des femmes rwandaises ont affirmé avoir été victimes de violences domestiques au cours de leur vie contre 24.9 % en Belgique.

Le pays des mille collines, pionnier en matière d’inclusion des femmes dans les institutions centrales, couve en parallèle un grand relâchement, au niveau des secteurs ruraux les plus reculés où la valorisation de la femme reste encore infime. Les pratiques traditionnelles comme la dot, l’héritage inégalitaire discriminent encore la femme.

La lutte de la burundaise déshéritée

Au Burundi, la situation de la femme est beaucoup plus inquiétante en ce qui concerne la succession. Elle est exclue de l’héritage de biens immobiliers et ne peut donc prétendre hériter ni de son mari ni encore de ses parents. Cela est la triste tradition coutumière. A ce jour, elle n’est pas non plus légalement éligible à la succession. Les pratiques locales ne lui donnent que rarement l’opportunité soit de cultiver les terres que possèderait son époux et seulement si celui-ci a laissé des enfants (garçons) encore mineurs. Lorsqu’elle n’a pas eu de fils, elle est totalement exclue de cet accès.

Le Burundi reste parmi les rares pays n’ayant pas encore ratifié la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relative aux droits des Femmes (Protocole de Maputo), ainsi que le Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Il existe néanmoins une loi particulière sur les mesures de prévention et de protection des victimes de violences basées sur le genre. Mais, comme évoqué ci-dessus, l’accès à la propriété foncière reste gouverné par la pratique coutumière.

La révision du code foncier burundais en 2011 est restée manifestement réticente quant à la problématique de l’héritage des filles et femmes. Une disjonction se fait remarquer entre les positions de politique générale sur l’égalité des genres adoptées et la pratique observée dans la société. Ainsi, les grandes orientations du gouvernement du Burundi pour organiser certains aspects de l’accès à la terre et à ses ressources naturelles, en particulier l’appropriation de la terre et la sécurisation des droits y afférents, élude la problématique de l’accès des filles et femmes à la terre. La loi particulière énoncée ci-dessus élude donc les injustices observées à l’égard des discriminations à propos de l’accès à la propriété foncière des femmes et filles burundaises.

Notons néanmoins que quelques exceptions ont été fraîchement constatées dans ce domaine mais uniquement dans la ville de Bujumbura où les tribunaux de la capitale se retrouvent face aux difficultés d’attribution avec exactitude des quotes-parts successoral à conférer aux filles, garçons et aux mères. Cela, compte tenu du fait qu’ils n’ont pas de référence légale à ce propos. Ils sont tiraillés entre l’évolution du contexte juridique national exposée à la globalisation et à la modernité d’une part et le maintien des pratiques coutumières patriarcales de l’autre.

Ces quelques pratiques néanmoins, constatées en milieu urbain, se sont démarquées et marquent un point de rupture capital qui, peut-être, va révolutionner ce pays. Les tribunaux prennent la liberté de faire allusion au principe d’égalité des genres et se sont souvent avérés novateurs en accordant indifféremment aux filles comme aux garçons, les biens mobiliers et immobiliers laissés par leur père. Reste à voir si ces pratiques révolutionnaires constitueront, comme nous l’espérons une jurisprudence dans les contestations foncières à venir.

La scolarisation des filles en RD Congo

En RD Congo, une récente loi particulière consacre les modalités d’application des droits de la femme et de la parité. Cette loi fixe les modalités d’application des droits de la femme et de la parité homme-femme conformément à l’article 14 de la Constitution congolaise. Ces droits concernent l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard de la femme ainsi que la protection et la promotion de ses droits, son total épanouissement et sa pleine participation au développement de la Nation ; sa protection contre les VBG dans la vie publique et dans la vie privée ainsi que sa représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales, ainsi que, enfin, la parité homme-femme. Cette nouvelle loi mérite des mesures concrètes d’application et de mise en œuvre pour sa réalisation. De plus en plus les familles sont invitées à envoyer tous leurs enfants à l’école fondamentale, censée être obligatoire et gratuite. Dans les faits, la fréquentation scolaire reste faible.

On remarque aussi que les jeunes filles, à un certain âge, ne sont plus encouragées à poursuivre les études mais semblent plutôt être absorbées par les travaux ménagers en faveur de leur famille qui semble malheureusement les y encourager. Ces occupations pourtant non valorisées finissent par les submerger, finissent par supplanter l’éducation formelle. La pratique semble encore orienter les filles, et de manière préférentielle, vers l’artisanat, la coupe et couture, et vers l’enseignement pour les plus courageuses. Et cela, en attendant leur éligibilité respective à devenir des épouses plutôt qu’à prospérer dans les études supérieures qui restent quant à elles plus élitistes. Certaines familles privilégient même la scolarité pour les garçons uniquement.

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Pour illustration, dans une école primaire prise au hasard en RD Congo, on remarque la présence de plus en plus marquée des filles dans les années de recrutement (1ère année primaire) mais cette présence diminue au fur et à mesure du processus scolaire passant, en ratio filles/Garçons, de près de 60% dans les classes de recrutement au tiers des effectifs en fin de cycle. La situation d’une école primaire [[Ecole primaire Floribert Bwana Cui de Goma.]] prise au hasard, reflète la tendance habituelle.

Cette situation reflète malheureusement encore la réalité du parcours difficile de la jeune fille face au système éducatif en RD Congo, d’où l’attention sur la question.

Combat des femmes : quelles perspectives en Afrique centrale ?

L’égalité des genres, loin de ne reposer que sur la binarité et se limiter à la recherche de la parité, reste une question de taille dans l’accomplissement des ODD. Elle procure indistinctement ses bénéfices et ses fruits à l’intégralité de la société. La qualité de vie dans la société dépend de la manière dont l’égalité de chances et de droits est assurée.

S’occupant le plus souvent des travaux ménagers astreignants et plus répétitifs, les femmes ont rarement accès aux ressources productives notamment : la terre (comme au Burundi), l’eau, les semences, le crédit, voire l’éducation et l’instruction élémentaires comme en RD Congo. Les pratiques traditionnellement sexistes persistent et nuisent aux efforts de développement. Sur les femmes, pèsent encore de nos jours des obligations et interdits traditionnels et le poids des impératifs coutumiers.

L’égalité des genres en Afrique centrale demeure donc le corollaire indispensable à la lutte contre les violences socio-économiques. [[ «Le genre : clé de lecture indispensable à la lutte contre les violences socio-économiques» Analyse Groupe économie, Justice et paix, décembre 2009.]] Les femmes possèdent moins de 1% des terres en Afrique centrale, elles perçoivent 1% des crédits alloués à l’agriculture et restent encore en marge du pouvoir économique. L’autonomisation financière de la femme africaine reste un atout majeur à sa liberté et à son émancipation.
Les situations de conflit armé et de reconstruction post-conflit en Afrique centrale continuent à poser des défis particuliers à l’avancement de l’égalité des genres et à la protection des droits des femmes. L’exclusion et la discrimination de ces dernières dans la chaine de redistribution des ressources et des revenus demeurent des éléments qui entretiennent la persistance de la culture de violence.

La Déclaration de l’UNESCO à Zanzibar en 1999 lance un appel aux gouvernements : «Pour parvenir à une véritable culture de paix durable il est important d’associer les femmes aux systèmes de prévention et d’anticipation des crises ».
Que les besoins essentiels deviennent des droits essentiels desquels la pauvreté et toutes les formes de violence basées sur le genre soient éliminées. Chaque personne (femme et homme) devra avoir l’opportunité de développer pleinement son potentiel et sa créativité et les valeurs féminines d’entraide et de solidarité caractériseront les relations humaines. [[DAWN, Developpement crisis and alternative vision, Third Word women’s perspectives, Canadian womanstudies (Les Cahiers de la femme), 1986.]] La subordination des femmes n’est donc pas seulement un problème d’homme mais aussi une situation qui découle de la volonté de domination.

Les citoyens Belges devraient ici comprendre l’intérêt de soutenir les associations qui militent pour le changement des mentalités et la prise de conscience collective de la question d’égalité des genres. Ainsi, l’autonomisation [[Empowerment (de l’anglais]. de la femme la rend vectrice d’informations vers ses congénères. L’alphabétisation et la formation des femmes, ainsi que la sensibilisation de ces dernières à pousser le plus loin possible leurs études, nous paraissent comme des clés essentielles d’émancipation pouvant assurer leur autonomisation. La formation des hommes à la problématique de l’égalité des genres et à une nouvelle perception de la femme et de son rôle dans notre société, l’est tout autant. Une reconversion du comportement de la part des hommes est aussi nécessaire pour qu’ils ne soient pas que spectateurs, mais puissent également participer à bâtir une société plus égalitaire pour la construction de laquelle chacune et chacun seraient conséquemment outillé·e·s.

L’égalité des genres, loin de ne reposer que sur la binarité et se limiter à la recherche de la parité, reste une question de taille vers l’accomplissement des ODD. Elle procure indistinctement ses bénéfices et ses fruits à l’intégralité la société et la qualité de vie, et dépendent de la manière dont l’égalité de chances et de droits est exercée.

S’occupant des travaux ménagers souvent plus astreignants et plus répétitifs, les femmes ont rarement accès aux ressources productives pourtant à leur contrôle : la terre (comme au Burundi), l’eau, les semences, le crédit, les infrastructures, voire l’éducation comme en RD Congo. Les pratiques traditionnellement sexistes persistent et nuisent aux efforts de développement. Sur elles pèsent encore de nos jours des obligations et interdits traditionnelles et le poids des impératifs coutumiers.

Le genre dans la société en Afrique centrale demeure donc le corollaire indispensable à la lutte contre les violences socio-économiques [[«Le genre : clé de lecture indispensable à la lutte contre les violences socio-économiques» Analyse Groupe économie, Justice et paix, décembre 2009.]]. Les femmes possèdent moins de 1% des terres en Afrique centrale, elles perçoivent 1% des crédits alloués à l’agriculture et reste encore en marge du pouvoir économique. L’autonomisation financière de la femme africaine reste un atout majeur à sa liberté et à son émancipation.

Les situations de conflits armés et de reconstruction post-conflit en Afrique centrale continuent à y poser des défis particuliers à l’avancement de l’égalité des genres et à la protection des droits des femmes. L’exclusion et la discrimination de ces dernières dans la chaine de redistribution des ressources et des revenus demeurent des éléments qui entretiennent la persistance de la culture de violence.

La Déclaration de l’UNESCO à Zanzibar en 1999 lance un appel aux gouvernements : «Pour parvenir à une véritable culture de paix durable il est important d’associer les femmes aux systèmes de prévention et d’anticipation des crises».

Que les besoins essentiels deviennent des droits essentiels duquel la pauvreté et toutes les formes de violence basée sur le genre soient éliminées. Chaque personne (femme et homme) devra avoir l’opportunité de développer pleinement son potentiel et sa créativité et les valeurs féminines d’entraide et de solidarité caractériseront les relations humaines [[DAWN, Developpement crisis and alternative vision, Third Word women’s perspectives, Canadian womanstudies (Les Cahiers de la femme), 1986.]] .

La subordination des femmes n’est donc pas seulement un problème d’homme mais aussi une situation qui découle de la volonté de domination.

Les citoyens Belges devraient ici comprendre l’intérêt de soutenir les associations qui militent pour le changement des mentalités et la prise de conscience collective de la question de genre. L’autonomisation [[Empowerment (de l’anglais]. et la capacitation de la femme doit être vectrice d’informations de ses congénères. Et la femme africaine ne devra pas seulement attendre le 8 mars pour prendre la parole.

L’alphabétisation et la formation des femmes, ainsi que la sensibilisation de ces dernières à pousser le plus loin possible leurs études, nous paraissent comme clés essentielles d’émancipation et d’autonomisation. Mais la formation des hommes à la problématique du genre et à une nouvelle perception de la femme et de son rôle dans notre société, l’est tout autant. Une reconversion du comportement de la part des hommes est aussi nécessaires pour qu’ils ne soient pas spectateurs, mais au contraire participent à la construction d’une société plus égalitaire et ouverte pour chacune et chacun et la soutiennent.

Patrick Balemba.

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