Pablo Iturralde est économiste et anthropologue. Il est chercheur et coordinateur général du Centro de Derechos Economicos y Sociales (CDES – Centre de Droits Economiques et Sociaux), une organisation qui promeut les droits économiques et sociaux afin de susciter la discussion et la mise en marche d’un modèle économique, social et politique alternatif en Equateur. Il qualifie son travail de recherche militante et travaille principalement avec des organisations sociales engagées auprès du monde indigène et du monde syndical.
Les principaux défis en Amérique latine sont, selon Pablo Iturralde, la lutte contre les inégalités sociales et la lutte pour un meilleur environnement. En effet selon lui, l’environnement et la pauvreté sont fortement liés et les deux combats vont de pair.
S’étendant sur plus de 10 000 km² dans l’est de l’Equateur, le Parc Yasuni forme un écosystème unique où se concentrent des milliers d’espèces animales et végétales et qui abrite le plus grand bloc pétrolier de l’Equateur. Lancée en 2007 par le gouvernement de Correa, l’Iniviative Yasuni-ITT, proposait la non-exploitation du parc en échange d’un dédommagement financier de la part de la communauté internationale à hauteur de 3,6 milliards de dollars (un peu moins de la moitié de la valeur des réserves de pétrole). Mais en 2013, face à l’échec de sa proposition, le gouvernement équatorien décide de mettre fin à l’initiative. L’exploitation débute en 2016 au grand regret des défenseurs de l’environnement, des organisations indigènes et d’une grande partie de la population. Depuis, les quantités de pétrole extraites n’ont fait qu’augmenter. Petroamazonas, l’entreprise nationale chargée de l’exploitation, annonçait fin 2018 vouloir augmenter la production des barils de pétrole de 14% en 2019. Les communautés indigènes continuent toutefois à lutter pour faire valoir leur droit à la consultation préalable et leur droit à l’autodétermination tandis que les organisations de défense de l’environnement et les experts écologiques s’efforcent de prévenir contre les dangers de l’exploitation pétrolière dans cette zone si précieuse de l’Amazonie.