Nous l’entendons chaque année : le « jour du dépassement » arrive de plus en plus tôt.
Ce fameux jour où notre consommation dépasse les ressources que la terre peut générer en un an est devenu un « marronnier », un sujet traité chaque année dont on ne s’étonne plus.
Cette nouvelle devrait pourtant nous alerter. Car comme l’annoncent régulièrement les experts, nous sommes en état d’urgence écologique.

En 2022, ce n’est plus un mystère, nous surconsommons. Objets du quotidien, transports privés, nourriture, numérique. Cette consommation a bien entendu un effet direct sur la terre : la quantité de matières premières extraites pour satisfaire la consommation d’un habitant d’un pays à forte consommation est de 27 tonnes par an, soit 13X plus que dans les pays à faibles revenus.

Les enjeux des ressources naturelles sont multiples. Sous le prisme environnemental, l’extraction et la transformation (ou production) des matières premières « nécessaires » à notre consommation (pétrole, charbon, minerais, agriculture) génère 50% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Bon nombre des ressources de la terre ne sont pas renouvelables. Que ferons-nous quand nous ne pourrons définitivement plus nous en passer mais qu’elles auront disparu pour de bon ?

On en entend beaucoup parler, et sous différents angles, alors faisons un topo rapide :
La transition écologique est un processus visant à trouver des solutions durables et économiquement viables aux enjeux environnementaux qui nous concernent.

Durabilité, batteries électriques, recyclage, énergies renouvelables, etc. font partie de son champ lexical. Ces concepts visent à s’affranchir des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) , qui sont à la base de nos sociétés. Elles représentent encore 80% de notre consommation et sont la principale cause du réchauffement climatique.
Une solution ? Selon nos politiques, la société de demain sera faite de voitures électriques, d’énergies vertes et renouvelables, d’objets connectés, propres, durables et d’arcs-en-ciel… Pourquoi pas.

Un problème ? La quantité de métaux et de minerais critiques que demandent toutes ces nouveautés est colossale. La demande croissante de ces « objets de la transition » place les terres rares, le cobalt, le lithium, le coltan, le tantale (et bien d’autres minerais) sur un piédestal. Ils sont les ressources stratégiques de demain, et soulèvent (forcément) de nouveaux enjeux environnementaux et humains.

Les solutions technologiques ne sont pas forcément des solutions viables si l’on veut atteindre nos objectifs environnementaux. Bien qu’une voiture électrique soit moins polluante qu’un 4×4 diesel, celle-ci (comme beaucoup de technologies « vertes ») a d’autres impacts sur notre planète.

Les métaux nécessaires à la transition écologique sont nombreux, et ont des propriétés distinctes.
On prévoit qu’il faudra autant de métaux d’ici à 2050 que depuis le début de l’histoire de l’humanité. L’OCDE annonce un passage de 8 milliards de tonne extraites en 2011 à 20 milliards de tonnes en 2060.

Certaines de ces ressources viennent de mines européennes, mais pour une majeure partie, elles se trouvent dans les sous-sols d’autres pays, bien loin de l’Europe (Pérou, République Démocratique du Congo, etc.). Des pays souvent riches en ressources, pour une population reste pauvre.
Un paradoxe qui soulève énormément de questions, un paradoxe qui n’est que très rarement débattu dans l’espace public car peu (ou pas) couvert par les médias.

Ces extractions massives de ressources impliquent de nombreuses menaces environnementales et humaines : pollution d’écosystèmes, expropriations, dangers pour la santé des habitants, conflits armés, violence, …
Autant d’ennemis de l’environnement et des droits humains que nous ne voulons pas voir devenir ambassadeurs de notre transition écologique.

Les efforts écologiques doivent être répartis de façon juste. De ce fait, les pays dits « riches » doivent d’assumer le coût historique de leurs modèles de sociétés, et les repenser en profondeur.

Il est important pour chacun·e, de considérer la sobriété.
La sobriété n’est pas une privation systématique, mais bien une manière de repenser nos besoins dans une optique de modération de notre consommation en énergie et en ressources naturelles. Ce, notamment, pour assurer un avenir et laisser une planète viable aux générations futures :

« Est-ce vital pour le bon fonctionnement d’une entreprise d’offrir un casque de réalité virtuelle à chaque employé·e pour simuler une réunion en télétravail ? »

« Ai-je réellement besoin d’une voiture en ville ? »

« Est-ce véritablement utile qu’un frigo connecté m’envoie ma liste de courses ?»

La sobriété, c’est aussi accepter les limites naturelles de la planète.

« A-t-on vraiment besoin de se tourner vers les grands fonds marins des océans pour prévenir du manque de ressources sur la terre ferme ?»

La sobriété, c’est miser sur les transports en commun et la durabilité des objets, notamment en légiférant sur l’obsolescence programmée. La sobriété, c’est questionner le progrès par la seule technologie… Ce n’est pas parce que nous avons les capacités d’innover qu’il est nécessaire de le faire.

L’urgence climatique est bien réelle !
Bien que les gestes du quotidien (tri, recyclage, économies d’énergie, ramassage des déchets, etc.) soient indispensables, ceux-ci sont insuffisants pour renverser la situation engendrée par des années d’industries polluantes, d’agriculture intensive, d’extractivisme excessif.

Il y a réellement de quoi se sentir impuissant·e, quand on sait que 70% des gaz à effet de serre de la planète sont produits par une centaine d’entreprises seulement.

Difficile de faire pencher la balance… Mais nous pouvons cependant agir en tant que citoyen·nes !
Nous ne pouvons légiférer nous-mêmes… arrangeons-nous pour mettre cette urgence à l’agenda politique. Nos élu·es doivent prendre leurs responsabilités et poser de vrais actes face à cette situation plus que préoccupante, quitte à créer des mécontent·es !

Nos représentant·es sont les mieux placé·es pour soulever la question au niveau national, puis européen. Commençons donc par agir au niveau local !

Inscrivez-vous aux événements. Ensemble, arrangeons-nous pour mettre la transition écologique à l’agenda politique !