Le 7 décembre 2014, le Bureau du Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) a annoncé l’adoption d’une politique dont le but est de « défier la culture de l’impunité » qui permet la persistance de crimes sexuels « commis à l’égard de filles et de femmes, de garçons et d’hommes, en temps de paix comme en temps de guerre ». C’est un défi de taille et urgent, dans lequel les tribunaux locaux ainsi que la société civile ont également un rôle à jouer.
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Notes[+]
↑1 | Si les hommes se sont historiquement servis de la violence sexuelle pour dominer les femmes, des violences sexuelles sont également commises sur des hommes et les auteurs de ces violences ne sont pas forcément masculins (en temps de paix, on peut citer les attouchements sur des jeunes garçons et la « contrainte à pénétrer » de gardiennes de prison sur des détenus qui leur sont subordonnés). Voir wazaonline.com/fr/archive/le-viol-des-hommes-un-tabou-inconnu |
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↑2 | www.oxfamsol.be/fr/le-defi-au-sujet-de-violence-faite-aux-femmes |
↑3 | À ce propos, nous vous renvoyons vers l’article : tempsreel.nouvelobs.com/societe/20121113.AFP4785/cambodge-les-violences-sexuelles-des-khmers-rouges-arrachees-au-silence.html |
↑4 | www.icc-cpi.int/iccdocs/otp/OTP-Policy-Paper-on-Sexual-and-Gender-Based-Crimes–June-2014.pdf |
↑5 | www.icc-cpi.int/nr/rdonlyres/6a7e88c1-8a44-42f2-896f-d68bb3b2d54f/0/rome_statute_french.pdf |
↑6 | www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/06/19/conflit-colombien-les-violences-sexuelles-qualifiees-de-crimes-contre-l-humanite_4441732_3222.html |
↑7 | Contraction d’« hétérocentrisme » (supposant une homophobie latente) et de « sexisme », cette expression porte l’attention sur l’imposition à chacun de « rôles genrés » (domination sur les femmes, injonctions à la virilité pour les hommes et invisibilité des homosexuels des deux sexes ; pour plus de précision : fr.wikipedia.org/wiki/Hétérosexisme). Cette structure mentale sert de levier aux viols de guerre : symboliquement, lorsque les combattants s’en prennent à des femmes, ils se placent comme mâles dominants en assujettissant les femmes du groupe visé ; lorsqu’ils violent des hommes, ils nient leur statut de dominant, c’est-à-dire le rôle genré qui leur est attribué. La honte attachée aux relations homosexuelles (voire leur criminalisation), la perception d’une faiblesse inadmissible et le poids d’un tabou plus fort encore que celui attaché au viol « classique » (tel qu’on se le représente : commis par un homme sur une femme), rajoutent au traumatisme de l’homme violé. |
↑8 | simonis.cfwb.be/une-assembl-e-participative-pour-les-droits-des-femmes-alter-egales |
↑9 | www.cffb.be/toutes-les-actualites |
↑10 | www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2657p050-051.xml0 |
↑11 | Voir à ce sujet l’interview avec Soyata Maiga, Rapporteure spéciale sur les droits des femmes de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) www.fidh.org/La-Federation-internationale-des-ligues-des-droits-de-l-homme/afrique/republique-democratique-du-congo/14341-crimes-sexuels-en-rdc-entretien-avec-soyata-maiga-rapporteure-speciale-sur |
↑12 | www.un.org/sexualviolenceinconflict/fr/press-release/accord-historique-entre-lunion-africaine-et-lorganisation-des-nations-unies-pour-prevenir-et-repondre-a-la-violence-sexuelle-liee-aux-conflits |
↑13 | Les États-Unis, la Russie et la Chine, par exemple, n’ont pas ratifié le Statut de Rome et sont aussi tous les trois membres permanents du Conseil de Sécurité. C’est dire que le risque est faible de voir la CPI juger un ressortissant de ces pays… |