Depuis l’élection du Président Jair Bolsonaro en janvier 2019, les droits que les femmes avaient acquis au fil des années connaissent un net recul.
Tout d’abord, un projet de loi approuvé en septembre 2019 par le Congrès national avait pour objet d’obliger les hôpitaux à notifier à la police les cas des femmes victimes d’agressions et de violences. Il existait déjà un système de communication au sein des services de santé mais le projet avait l’ambition d’aller plus loin en informant également les services de police de la situation de ces femmes victimes d’agressions et de violences. Elles n’auraient donc plus eu à faire la démarche de communiquer elles-mêmes leur agression aux services de police car ils en auraient été informés directement dès l’arrivée de la victime à l’hôpital.
Bien que ce projet fut adopté par le Congrès national, le Président y oppose son véto en proposant, comme solution alternative, une consultation avec la Ministre de la Femme, de la Famille et des Droits de l’Homme : Damares Alves. Une solution qui s’avère absolument insuffisante et inadéquate pour régler le problème des violences contre les femmes. Rappelons que, selon les données du ministère de la Santé, une femme est agressée toutes les 4 minutes au Brésil.
Le Président brésilien et son gouvernement ne s’arrêtent malheureusement pas là. On assiste également à une réduction budgétaire drastique en matière de protection des femmes. Ce mercredi 5 février 2020, Jair Bolsonaro a ainsi fait savoir qu’il n’avait pas l’intention d’augmenter le budget des politiques de lutte contre la violence à l’égard des femmes. Selon lui, les politiques dans ce domaine ne dépendent pas de l’argent mais du « changement de comportement ».
On peut citer, notamment, le programme « la Maison de la Femme Brésilienne », venant en aide aux victimes de violences, qui n’a pas reçu un centime en 2019, le budget du Secrétariat de la femme qui a été réduit de 95% entre 2015 et 2019, les paiements pour les soins aux femmes en situation de violence qui sont quant à eux passés de 34,7 millions à seulement 194.700 Reals brésiliens.
Enfin, concernant la représentation des femmes dans le monde politique, le gouvernement de Bolsonaro n’améliore guère la situation. En effet, alors que le gouvernement précédent voyait à sa tête une femme, Dilma Rousseff, le gouvernement actuel est composé de 20 hommes et seulement 2 femmes. De plus, au Congrès national, seulement 11% des membres sont des femmes. D’après l’ONU, c’est le troisième plus petit pourcentage en Amérique du Sud, après Haïti et le Belize.
Ainsi, entre les coupes budgétaires concernant les victimes de violences et d’agression, l’abandon d’un projet de loi qui aurait permis à ces victimes de ne pas subir de lourdes procédures après leur agression, la solution de l’abstinence sexuelle pour lutter contre les grossesses précoces et les inégalités criantes, la situation des femmes depuis l’élection de Jair Bolsonaro ne cesse de se détériorer.