Les murs de la souveraineté
Pour délimiter son territoire, l’homme a toujours fixé des frontières, voire même construit des murs pour protéger celles-ci. L’Histoire nous montre que nous sommes loin d’en avoir fini avec les murs. Au contraire, ils semblent à nouveau en vogue, comme nous l’a montré, par exemple, la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016, dont l’un des enjeux portait sur l’extension du mur entre le Mexique et les Etats-Unis. De nombreux murs ont également été construits dans et autour de l’Union européenne. Tous ces murs actuels visent, non plus à défendre un territoire contre des puissances étrangères, mais principalement à empêcher l’entrée de migrants au sein des territoires.
- Crédits :
- Guillaume Schramme
Marie Gilliot.
Notes
[1] Fr. FUKUYAMA, La Fin de l’Histoire et le Dernier Homme, Paris, Flammarion, 1992.
[2] Il est néanmoins important de rappeler qu’il existait déjà un mur entre les deux pays depuis 2006. Le projet de Donald Trump ne vise qu’à étendre et renforcer le mur déjà existant.
[3] Ce mur a été considéré comme contraire au droit international par la Cour internationale de Justice, dans un avis consultatif du 9 juillet 2004. Cet avis n’a cependant pas mis fin à la construction dudit mur.
[6] W. BROWN, Murs : les murs de séparation et le déclin de la souveraineté étatique, Paris, Les prairies ordinaires, 2009.
[7] Leçon inaugurale de la chaire Francqui International Professor, donnée par François Crépeau le 8 février 2018.
[8] M.-L. FLAHAUX, "Quand la fermeture des frontières empêche les migrants africains de rentrer au pays", Dossier : Migrations africaines : le défi du retour, 1er novembre 2018.
[9] Lorsque l’on voit les critiques qu’a suscitées le Pacte mondial sur les migrations à la fin de l’année 2018, il y a malheureusement lieu de craindre que beaucoup d’Etats n’ont aucunement l’intention de se diriger vers un plus grand respect des droits des migrants – J. Brachet, "Débat : que peut-on vraiment attendre du Pacte mondial sur les migrations ?", 16 janvier 2019.
