Les démarches personnelles pour un monde plus respectueux de l’humain et de la nature abondent. Ont-elles vraiment un impact ? Sont-elles une goutte d’eau dans l’océan ou bien des petits ruisseaux qui feront de grandes rivières ? Ce type de démarche est réellement complémentaire des actions militantes plus classiques et joue un rôle majeur dans une révolution culturelle qui a sans doute déjà commencé.
La maxime bien connue de Gandhi “sois le changement que tu veux voir dans le monde”, est devenue très tendance depuis quelques années. Beaucoup d’entre nous, à leur petite échelle, cherchent à changer leurs habitudes, voire à évoluer dans leur façon d’être, en vue de contribuer à une évolution plus large autour d’eux. Les exemples de ces petits changements à l’échelle individuelle abondent : consommation responsable (alimentation bio, énergie verte…), pratique d’une certaine simplicité, actions locales dans la vie de quartier, nouveaux modes de travail plus coopératifs, méditation de pleine conscience, formations diverses de communication et développement personnel… Les personnes qui s’engagent dans ce type de démarche le font chacune à leur manière en fonction de leur histoire, de leurs préoccupations du moment et de leur sensibilité. Certaines personnes vont favoriser notamment des actions concrètes, écologiques ou sociales, alors que d’autres vont privilégier un travail sur elles-mêmes. Pourquoi cette tendance ? Les actions militantes traditionnelles dans les partis politiques sont en baisse depuis plusieurs années [1]Selon les statistiques récoltées par le Cevipol (Centre d’étude de la vie politique de l’ULB), en 2012, on comptait 388.573 Belges membres d’un parti, en ordre de cotisation. Contre 654.762 … Continuer la lecture. On assiste d’une part à un désintérêt du politique et à un sentiment d’impuissance face à la répétition de certaines situations vécues comme choquantes sur les sujets sociaux, environnementaux et de gouvernance, et d’autre part, à un frémissement d’espoir qu’un monde plus juste et plus respectueux de l’environnement est possible. Des situations personnelles et professionnelles parfois lourdes ainsi que le délitement du lien social empêchent aussi souvent ceux qui le souhaiteraient de s’engager dans un mouvement structuré. En résulte une préférence pour l’action individuelle, à son niveau, dans son quotidien, voire directement sur soi-même plutôt que sur un environnement sur lequel le citoyen estime ne plus avoir de prise. Alors Gandhi avait-il raison ? Ces initiatives individuelles peuvent-elles révolutionner notre monde ?Documents joints
Notes[+]
↑1 | Selon les statistiques récoltées par le Cevipol (Centre d’étude de la vie politique de l’ULB), en 2012, on comptait 388.573 Belges membres d’un parti, en ordre de cotisation. Contre 654.762 personnes encartées en1987 (source DH.be, 2 mars 2016). |
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↑2 | Revue En Question n°120, “S’engager pour l’écologie intégrale : entre action et retrait”. |
↑3 | Ce sujet est largement développé dans son livre “Moins de biens, plus de liens : la simplicité volontaire, un nouvel engagement social”. |